6e du Giro, le grimpeur Leopold König poursuit son ascension
Dimanche, la 21e étape Milan-Turin a clôturé l’édition 2015 du Tour d’Italie et scellé le triomphe Alberto Contador. Le coureur espagnol a remporté l’épreuve pour la deuxième fois de sa carrière, après son premier succès de 2008, et réussi la première partie de son pari de doubler Giro et Tour de France. Côté tchèque, la satisfaction est venue de la performance de Leopold König. Le jeune coureur de 27 ans de l’équipe Sky a réalisé sa meilleure prestation dans un grand Tour en se classant 6e du général à moins de 11’ du vainqueur. Libéré de ses obligations d’équipier après l’abandon de son leader, l’Australien Richie Porte, le grimpeur originaire de Moravie a parfaitement saisi sa chance.
Le col du Passo Daone juge de paix
Alors que la formation Sky misait sur son leader australien Richie Porte pour accrocher un podium voire inquiéter Contador, elle a dû se résoudre à changer son fusil d’épaule après la déconvenue de la 15e étape entre Marostica et Madonna di Campliglio. Dans l’avant-dernière ascension, sur les pentes du Passo Daone, l’accélération du tempo imprimée par l’équipe kazakhe Astana décramponnait irrémédiablement Porte du groupe des favoris. König faisait mieux que résister et s’adjugeait la 7e place à 1’ seulement de l’Espagnol d’Astana Mikel Landa. Grâce à cette performance, le champion tchèque intégrait le Top 10 et ne le quittait plus. Epuisé et déjà en difficulté la veille sur le contre-la-montre entre Trévise et Valdobbiadene, Richie Porte comptait 27’ de retard et décidait de jeter l’éponge, laissant ainsi la voie libre à König. Après la journée de repos, le Morave confirmait sa bonne forme en terminant 9e de l’étape alpestre entre Pinzolo et Aprica. Ne restait alors plus qu’à gérer les dernières épines des 19e et 20e étapes. Malgré les banderilles du leader italien d’Astana, Fabio Aru, qui secouait sévèrement le peloton, le Tchèque tenait bon et confortait sa place au classement en finissant respectivement 8e et 9e. La dernière étape, généralement vouée aux sprinters, devait s’envisager de façon plus sereine pour le nouveau patron de la Sky… Elle occasionna cependant une belle frayeur à König victime de deux ennuis mécaniques :« J’ai fait le plein d’émotions, car, dans les dix derniers kilomètres, j’ai bien failli perdre tout le bénéfice des 3 500 précédents. C’était le troisième grand Tour de ma carrière, mon premier avec Sky, mon premier Giro et c’est mon meilleur résultat, en plus dans une position initiale de coéquipier. Je suis très satisfait, même s’il y a, c’est vrai, le petit regret de ne pas avoir conservé ma place parmi les cinq premiers au général. En même temps, j’aurais pu aussi tout perdre dans cette dernière étape, le cyclisme est comme ça. Un moment d’inattention, une défaillance ou une chute peuvent tout changer. »
Désillusion pour Kreuziger et baptême du feu pour Vakoč
Fortunes diverses pour les Tchèque au Giro : si Leopol Konig a donc confirmé tout le bien que beaucoup d’observateurs pensent de lui, Roman Kreuziger, lui, n’a pas eu la même chance. A l’instar de Richie Porte, l’équipier d’Alberto Contador au sein de la Tinkoff-Saxo, a aussi été en grande difficulté sur les pentes du Passo Daone accusant près de 5’30’’ de retard. Cantonné à un rôle de lieutenant, il a fini à la 28e place du Giro à 1h47’ de son leader...Enfin, pour sa première participation à un grand Tour, le Pragois de 22 ans Petr Vakoč, de l’équipe Etixx-Quick Step, a bouclé ce Tour d’Italie à 116e position au classement général.