79% des Tchèques sont propriétaires de leur logement

Photo: Archives de Radio Prague

Près de quatre cinquièmes des Tchèques sont propriétaires de leur logement. Il s’agit d’une situation typique des pays anciennement communistes alors que la location est un fait plus prégnant dans l’espace ouest-européen. La Radio tchèque note que le Rideau de fer n’a pas disparu à cet égard.

Photo: Archives de Radio Prague
Dans les pays de l’ancien bloc communiste, le changement de régime s’est largement accompagné d’un transfert de propriété. Les anciens locataires de logements appartenant à des communes, à l’Etat ou à des entreprises ont pu acquérir ces biens, gratuitement ou bien à des prix très symboliques. La République tchèque, comme la Pologne, a fait l’objet d’une exception puisque la privatisation s’est opérée plus tard par les municipalités, mais également à des prix avantageux.

79% des Tchèques sont ainsi aujourd’hui propriétaires de leur logement et parmi eux les trois quarts ont terminé de rembourser leur bien. Ils sont donc 21% à être locataires, un chiffre qui baisse de surcroît ces dernières années, de six points par rapport à il y a dix ans. A titre de comparaison, 65% des Français sont propriétaires et le chiffre est encore inférieur pour les Allemands.

Par ailleurs, bien qu’il n’existe pas encore de système de logement social en République tchèque, le système des loyers dits « régulés », hérité de l’époque communiste, persiste. Il concerne moins d’un quart des locations et parfois des locataires qui auraient très bien les moyens de s’installer dans un autre logement. Ce système, en voie de disparition, n’a donc rien à voir avec le projet de logement social que le ministère du Travail et des Affaires sociales tarde à parachever.

Interrogé par la Radio tchèque, le chercheur Martin Lux, rattaché à l’Institut de sociologie de l’Académie des Sciences de République tchèque, estime que cette forte proportion de propriétaires ne présente pas que des avantages. D’après lui, le marché de l’immobilier tchèque est ainsi plus qu’un autre sujet à l’instabilité et à la spéculation. Il ajoute que cet état réduit la mobilité professionnel et que l’inégal accès au crédit et à la propriété devient un axe structurant d’inégalité sociale dans la société tchèque.