A l’Est du nouveau : des films d’Europe centrale et orientale dans les salles de cinéma normandes

a_lest_du_nouveau_2017.jpg

Jusqu’au 12 mars, la 12e édition du festival A l’Est du nouveau s’installe dans les cinémas de Rouen et de son agglomération. Comme chaque année, les films d’Europe centrale et orientale sont au cœur du projet, un cinéma que David Duponchel, le directeur du festival, souhaite partager avec un large public. Pour Radio Prague, il revient sur le film « Učitelka » de Jan Hřebejk, qui sera présenté en film de clôture du festival :

« J’ai hésité à le mettre en compétition, car je trouvais que c’était un film qui était peut-être destiné à un plus large public. Le festival propose des films qui ont quelque chose de nouveau sur le fond ou sur la forme, et ‘Učitelka’ est assez classique. Je l’ai découvert au festival de Trieste, et j’ai trouvé son scénario très fin. Ses personnages sont réunis dans une salle de classe et représentent chacun en quelque sorte la relation que les Tchèques avaient avec le pouvoir communiste. J’ai été très séduit par ce film, et j’espère pouvoir le diffuser en Amérique du Sud plus tard. »

Cette année, deux productions tchèques ont trouvé leur place dans la catégorie jeune public : « Dans tes rêves ! (Ani ve snu !) », un film romantique de Petr Oukropec destiné aux adolescents, ainsi que le film d’animation « Le voyage de Tom pouce », réalisé par Břetislav Pojar, František Váša et Bára Dlouhá. Un public jeune que le directeur du festival vise tout particulièrement :

« Ces deux films ont énormément de succès. Et sur le festival, près de 3 000 à 3 500 enfants viennent voir ce genre de productions. C’est un régal, car il est très important de former un public. »

Les festivaliers peuvent aussi « bruncher » autour d’un documentaire franco-tchèque réalisé par Markéta Tomanová : « André Villers, une Vie en Images ». Une occasion qui devrait permettre d’ouvrir le débat autour du film :

« C’est une manière de faire le pont. Markéta Tomanová en est l’exemple parfait, car elle a étudié en France, mais aussi à la FAMU à Prague. Son film est une production tchèque, mais aborde un sujet français qui peut plaire, parce qu’il parle de Picasso et de différents artistes français qui ont été photographiés par André Villers, lui-même français. »

Le festival souhaite exporter cette cinématographie est-européenne en Amérique latine. Pour cela, ses organisateurs ont développé un partenariat, il y a respectivement huit et quatre ans de cela, avec les festivals « Al Este de Lima » au Pérou et « Al Este del Plata » en Argentine.

'Učitelka',  photo: A-Company CZ
« La 8e édition au Pérou aura lieu du 7 au 17 juin avec des films tchèques. Parmi les douze films en compétition, je choisirai peut-être ‘Masaryk’ de Julius Ševčík et ‘Učitelka’. C’est une formidable vitrine, car il n’y a pas de festival sur les PECO en Amérique du Sud. Le public est très friand de ces films, car ils sont très exotiques pour eux. En France, le but est différent, car le festival originel a été créé lors du grand élargissement en 2002 avec une volonté politique de rapprocher les gens, à l’image de la forte communauté polonaise par exemple installée à Rouen. En Amérique latine, nous souhaitons permettre la découverte d’un cinéma et d’un monde. »

Sans autant prendre parti, David Duponchel présente les deux films qui l’ont le plus touché :

« J’aime beaucoup ‘All the sleepless nights de Michal Marczak. C’est un film entre le documentaire et la fiction, avec des personnages de documentaire qui s’inventent une vie fictive, donc le public ne sait plus s’il est face à une fonction. Je trouve cela très fin en termes de mariage, de rapprochement entre le documentaire et la fiction. Et il y a ‘Godless’, un film bulgare que j’adore où une femme à l’univers très sombre et difficile va trouver une rédemption à travers le chant. »

Le programme complet est disponible sur le site alest.org, pour assister aux projections qui commencent dès ce vendredi autour de Rouen.