A Lyon, les jeunes du Sparta ont réagi trop tard
Le Sparta Prague effectuait, jeudi, à Lyon, son entrée en matière dans la phase de poules de la Ligue Europa. Avec une équipe rajeunie et prometteuse depuis le début de saison, le plus titré des clubs tchèques a laissé une image dans l’ensemble plutôt positive devant le public français. Cette prestation a toutefois été insuffisante au Sparta pour ramener à Prague au moins le point du match nul. Une défaite et un reportage à Lyon de Guillaume Narguet.
Pour son premier match en Ligue Europa après de longues saisons dans la plus prestigieuse Ligue des champions, l’Olympique lyonnais a tenu son rang de favori et s’est logiquement imposé face à un Sparta, qui, avec un onze de départ composé en majorité de joueurs de moins de 23 ans, s’est pourtant accroché jusqu’au bout. Mais deux buts signés Bafétimbi Gomis et Lisandro López en l’espace de trois minutes à l’heure de jeu ont suffi aux hommes de l’entraîneur Rémi Garde pour s’imposer. Et la réduction du score, quelques minutes plus tard à la 77e, œuvre du prometteur Ladislav Krejčí, n’aura finalement rien changé à l’affaire. L’Olympique lyonnais s’est imposé deux buts à un contre le Sparta Prague.
« C’est une victoire méritée, logique sur l’ensemble du match. C’est vrai que nous avons souffert sur les dix dernières minutes, parce que nous n’avons pas su nous mettre encore plus à l’abri que les deux buts d’avance dont nous disposions. Il y a eu de nombreuses occasions que nous n’avons pas concrétisées, mais sur l’ensemble du match, je pense que c’est mérité. L’entrée en matière est satisfaisante. »
Au terme des 90 minutes, l’entraîneur lyonnais était donc satisfait de la prestation de ses troupes. Rémi Garde pousse plus loin son analyse :
« Oui, j’ai beaucoup aimé mon équipe, parce que je pense qu’avec un brin de réussite et de réalisme en plus, on aurait largement été à l’abri rapidement. J’ai vu une équipe de Lyon capable de mettre de l’intensité, d’avoir la main mise sur le jeu, de répondre aussi au combat athlétique parfois limite du Sparta. C’était donc un vrai bon match de coupe d’Europe et un vrai bon match de la part de mon équipe. »-Justement l’Europa Ligue, cela reste l’Europe. On l’a vu dans l’implication de l’équipe adverse que l’on pensait plus faible et qui a finalement répondu présent…
« Oui, on savait que cette équipe était bien organisée, qu’elle allait jouer le contre et être regroupée autour de sa surface. Je ne savais pas à quel point serait situé le débat athlétique ce soir. On a vite eu la réponse en début du match. Mais nous avons su répondre dans le jeu, par le jeu. C’est surtout la satisfaction ce soir. »
Dans le camp du Sparta, qui a poussé dans le dernier quart d’heure après sa réduction du score pour arracher l’égalisation, le sentiment après coup était bien entendu différent, comme l’explique, déçu, l’attaquant camerounais du club tchèque Léonard Kweuke :
« Je pense que l’on s’est plutôt bien battu. Nous étions face à une équipe habituée aux compétitions européennes. Dans la dernière demi-heure de jeu, on a vu que nous étions capables de faire quelque chose de mieux, chose qui n’est pas arrivée et nous avons perdu le match. On va continuer à travailler pour aller chercher une première victoire. »-On a l’impression que vous n’avez pas su comment vous organiser pour répondre aux attaques, à la pression exercée par Lyon en début de deuxième mi-temps ?
« Oui, on a manqué de concentration, ce qui n’est pas bien dans une compétition européenne et nous a conduit à prendre deux buts en quelques minutes. »
Et l’auteur du premier de ces deux buts lyonnais a donc été Bafétimbi Gomis. Longtemps malheureux dans la surface de réparation du Sparta, soit par manque d’adresse, de vitesse ou de réussite, l’avant-centre international français a néanmoins finalement réussi à trouver le chemin des filets et ainsi permis à l’OL d’ouvrir le score. Mais au-delà de ce but et de la victoire, Bafétimbi Gomis, à la sortie des vestiaires, a tenu à rendre hommage à la jeune équipe du Sparta:
« On a vu que c’était une belle équipe, qui avait éliminé le Feyenoord Rotterdam, qui a de belles individualités. J’ai bien aimé l’attaquant Kweuke qui est un bon point de fixation. Le numéro 14 aussi (ndlr : Václav Kadlec), qui, je pense, est un grand espoir tchèque. En plus, ils ont pas mal de jeunes dans cette équipe, qui ont du ballon. Je suis content de voir le football tchèque pour avoir joué avec Marek Heinz et avoir été entraîné par Ivan Hašek, qui ont été deux Tchèques avec lesquels j’ai eu une belle relation (ndlr: à Saint-Etienne). Je suis content que le football tchèque montre qu’il est bon et qu’il a de l’avenir. » L’avenir pour le Sparta en Ligue Europa, ce sera désormais dans quinze jours contre l’Athletic Bilbao, finaliste de la dernière édition. A Prague devant leur public, Léonard Kweuke et ses partenaires seront déjà dans l’obligation de gagner s’ils veulent entretenir leurs chances de qualification. C’est ce qu’a fait jeudi l’autre équipe tchèque engagée en Ligue Europa, puisque le Viktoria Plzeň, à domicile, s’est imposé trois buts à un contre les Portugais de l’Académica de Coimbra.