Pour le Sparta, Liverpool était trop fort - Le Slavia frustré à Milan mais plein d’espoir
Très attendue par son public et les observateurs, la réception de Liverpool, jeudi soir à Prague en match aller des 8es de finale de la Ligue Europa, a tourné court pour le Sparta, nettement battu (1-5) et ainsi pratiquement déjà éliminé. Dominé, lui, par l’AC Milan (2-4), le Slavia peut en revanche encore espérer avant le retour devant son public jeudi prochain. Tout comme le Viktoria Plzeň en Ligue Europa Conférence après le résultat nul (0-0) obtenu sur la pelouse du Servette à Genève.
Après les tracteurs des agriculteurs tchèques, qui durant toute la matinée avaient exprimé leur colère en ralentissant le trafic dans les alentours de Letná, le quartier où se trouve le stade du Sparta, c’est un rouleau compresseur, anglais cette fois, qui, un peu plus tard dans la soirée de jeudi, a tout écrasé sur son passage à Prague.
À cause d’une entame de match cauchemardesque, avec un penalty concédé dès la 6e minute suite à une perte de balle sur relance courte, puis un deuxième but vingt minutes à peine plus tard sur un bijou de frappe enroulée de Darwin Nunez, le Sparta a réduit pratiquement à néant toutes ses chances de qualification avant même d’avoir eu le loisir de rêver à un exploit ne serait-ce qu’un petit peu.
Même si les Pragois, qui se sont toujours efforcés de jouer vers l’avant, et par instants même très bien, n’ont pas démérité et peuvent amèrement regretter les trois à quatre occasions très franches non concrétisées en première période, le rapport de force entre les leaders de la Fortuna Liga et de la Premier League était trop déséquilibré pour que le Sparta, mené (0-3) à la mi-temps, puisse espérer inquiéter davantage Liverpool.
Le champion de Tchéquie en titre a certes réduit le score en début de seconde période et n’a globalement pas démérité, comme en témoignent les longs remerciements de ses supporters au coup de sifflet final, mais il a trop risqué dans la relance et commis trop d’erreurs rédhibitoires, individuelles notamment, face à une équipe du nivau des Reds. Et si le score final est sans doute quelque peu trop lourd et ne reflète qu’imparfaitement le déroulement de la partie, le capitaine du Sparta, le défenseur Ladislav Krejčí, a néanmoins reconnu que lui et ses partenaires avaient reçu une lecçon d’efficacité :
« Nous avons vu la différence avec les meilleurs joueurs du monde. Pour nous, c’est aussi un peu une collision avec la réalité. Nous nous sommes créés pas mal d’occasions et aurions pu en convertir davantage. Malheureusement, nous n’y sommes pas parvenus et Liverpool nous a montré comment se comporter dans ce genre de situation. Nous devons maintenant retenir les enseignements de cette rencontre. Aujourd’hui, nous avons essayé de jouer avec nos armes parce que vous ne pouvez pas vous contenter de défendre contre ce genre d’équipe, mais nous avons vu où se situe la réalité et ce qu’est la qualité au top niveau. »
Désormais sans enjeu ou presque tant la qualification de Liverpool pour les quarts de finale semble déjà acquise, le match retour à Anfield Road jeudi prochain sera donc surtout l’occasion pour le Sparta de prouver qu’il vaut bien mieux que ce 5 à 1 concédé chez lui et de sortir la tête haute de la scène continentale.
Frustré à Milan, le Slavia peut néanmoins encore rêver en grand
Juste avant cela, un peu plus tôt dans la soirée, le Slavia s’efforcera, lui, de réaliser un des plus grands exploits de son histoire en coupes d’Europe. Le deuxième club pragois encore en lice dans ces huitièmes de finale de la Ligue Europa s’est certes incliné (2-4) sur la pelouse de l’AC Milan, la faute entre autres à l’ouverture du score d’Olivier Giroud, mais porté qu’il sera une nouvelle fois par son bouillant public dans son stade d’Eden, il peut encore raisonnablement espérer, contrairement à son rival, renverser la vapeur.
Réduit à dix dès la 26e minute suite à l’expulsion de son défenseur sénégalais Malick Diouf pour un tacle en retard, alors qu’il avait jusque-là fait mieux que jeu égal avec les Milanais et qu’un 0-0 brillait encore au tableau d’affichage de San Siro, le Slavia est reparti d’Italie, jeudi soir, particulièrement frustré mais aussi déjà gonflé à bloc dans l’optique du match retour à Prague.
Tout en regrettant un carton rouge sévère à ses yeux, et même si ses joueurs devront s’imposer avec au moins deux buts d’écart jeudi prochain pour atteindre les quarts de finale, son entraîneur Jindřich Trpišovský a exprimé sa détermination aussitôt le coup de sifflet final :
« Oui, je suis convaincu que nous avons les moyens de battre Milan et de nous qualifier. Nous jouerons de nouveau à onze contre onze et nous pourrons mettre encore plus de pression sur nos adversaires, comme nous avons été capabales de le faire lors de la première demi-heure aujourd’hui, qui s’est déroulée exactement comme nous l’avions prévu. Malheureusement, l’expulsion a changé la physionomie du match et Milan possède des joueurs de grande qualité qui ont su nous punir. Mais j’aurais vraiment beaucoup aimé savoir comment le match se serait déroulé et quel aurait été le résultat final si nous étions restés à onze. »
Le meilleur résultat de la soirée pour Plzeň
Au final, au terme donc d’une soirée très contrastée pour les trois clubs tchèques encore en lice, c’est le Viktoria Plzeň, opposé au Servette de Genève en huitièmes de finale de la Ligue Europa Conférence, la plus petite des trois compétions européennes, qui a signé la meilleure performance comptable. Au bout d’un match aller sans grand relief et pauvre en occasions, le club de Bohême de l’Ouest a ramené un résultat vierge de but (0-0) de son déplacement en Suisse.
Ainsi donc, s’il l’emporte devant son public la semaine prochaine et atteint les quarts de finale d’une coupe d’Europe pour la première fois de son histoire, Plzeň, qui avait remporté ses six matchs de groupe à l’automne dernier et possède la meilleure défense de la compétition, pourrait bien rester la dernière équipe tchèque cette saison à poursuivre son aventure continentale...