A Paris, des Tchèques bien présents au Salon Maison et objet
Le 20e Salon Maison et objet s’est achevé mardi à Paris. Croisement des styles contemporains, l’événement a attiré cette année près de vingt sociétés tchèques. Habillé dans un design moderne, le savoir-faire traditionnel a attiré l’attention des collectionneurs, commerçants et architectes. Les domaines forts ont été sans doute le verre, l’illumination et le travail du bois. Reportage.
« Les sociétés tchèques du design sont traditionnellement vraiment de très bon niveau. Nous avons ici dix-neuf sociétés, dont onze qui sont regroupées et huit qui sont dans des stands différents. »
Czech Selection participait pour la cinquième année consécutive déjà au pavillon « Design now! Desing à vivre ». Le choix n’a pas été facile, comme en témoigne Alice Gebauer du ministère de l’Industrie et du Commerce, l’ambition étant de présenter le meilleur du design tchèque tout en ouvrant la porte aux nouveaux :« Nous avons une bonne image ici. Petit à petit, nous avons réussi à avoir une place dans le hall le plus prestigieux. Vous pouvez trouver des sociétés qui sont presque des habituées mais aussi des nouveaux visages. On peut mentionner par exemple la société Brokis qui a commencé avec nous au salon. Et aujourd’hui elle est tellement bien implantée sur le marché en France qu’elle a son propre stand. Et ça, c’est absolument le meilleur exemple pour nous. »
Le stand Czech Selection a été conceptualisé par l’atelier Olgoj Chorchoj. Comptant parmi les fondateurs de ce studio emblématique du design tchèque, Michal Froněk participe régulièrement au Salon Maison et objet. Il contribue à mettre en valeur les créations exposées et cherche également de nouvelles inspirations :« Pour moi, la France est le pays de la décoration dans le bon sens du terme. Il y a une touche humaine, c’est bien fabriqué, on n’a pas honte d’utiliser l’ornement dans notre époque minimaliste et on l’utilise avec élégance. On sait également combiner les matériaux. Ce sont des inspirations que je trouve ici et que je ramène chez moi. J’aime beaucoup Maison et objet. C’est notre arrêt annuel sur les expositions, et on peut dire que nous, les architectes et designers, on commence par ce salon tous les ans pour s’en inspirer. La taille humaine de ce salon est parfaite et je crois que c’est intéressant pour les exposants parce qu’ils peuvent y faire des affaires. On y trouve aussi une grande variété car il y a des lumières, du verre, du mobilier, des objets de décoration... C’est vraiment une excellente opportunité pour les jeunes sociétés qui proposent des objets de qualité. Elles peuvent rencontrer un succès très rapide ici. »
C’est le cas de Jan Falta, venu présenter ses propres créations pour la première fois. Maison et objet lui est pourtant familier. C’est d’ailleurs au salon qu’il a rencontré sa femme Michaela il y a trois ans. Aujourd’hui, ils travaillent ensemble.« Mon mari est verrier, il travaille à froid. Il fait aussi du design, des objets de verre artistique. Chaque pièce est unique. Il combine un grand nombre de techniques. Ici, vous pouvez voir des vases et des bols qui sont taillés ou coupés avec une scie diamantée. Il s’agit d’une technique assez spéciale et rare. Jan utilise aussi des techniques comme le sablage ou le polissage. Le spectre des gens sur le salon est assez varié, j’ai l’impression qu’il y a des galeristes mais aussi des gens qui aiment l’art et surtout l’art du métier. Il y a deux jours, France 3 s’est arreté devant notre stand est a filmé nos objets. »
Le verre constitue toujours une grande partie de la production du design tchèque, et comme l’explique Michal Fronek, les high-tech technologies tchèques sont également utilisées en France :« Ce n’est pas seulement le verre, mais le verre est travaillé d’une façon complétement différente. On utilise des robots pour qu’il soit decoré et des sociétés tchèques installent des machines même en France. Probablement peu de monde le sait, mais la célèbre verrerie Baccarat utilise justement les programmes tchèques pour décorer son verre. Donc, cette connexion est assez courante et la République tchèque a sûrement de quoi offrir. J’aimerais que, à part l’artisanat, on puisse proposer aussi une production high–tech. »