A Prague, sur un marché tchèque peu dynamique, Škoda a présenté sa nouvelle voiture électrique

Škoda Enyaq, photo: ČTK/OndřejDeml

C’était un événement attendu : à Prague, mardi soir, à l’O2 Arena, Škoda Auto a officiellement présenté son nouveau modèle 100% électrique. Un grand SUV appelé Enyaq qui, en République tchèque, aura pour objectif de concourir au développement d’un marché du véhicule électrique qui, pour l’instant, continue de tourner au ralenti.

Si seulement quelque 4 000 véhicules électriques sont actuellement en circulation en République tchèque, c’est aussi peut-être parce que pendant longtemps Škoda, plus grand constructeur automobile installé en République tchèque (63,6% des 1,4 million de véhicules particuliers produits en 2019 en République tchèque sont sortis de ses usines de Mladá Boleslav), n’en a pas fait une priorité.

La filiale tchèque du groupe Volkswagen ne s’est pour l’instant jamais particulièrement distinguée dans une gamme pourtant en pleine évolution. Ainsi, sur un marché automobile il est vrai fortement ralenti par l’épidémie de coronavirus, la voiture électrique a réalisé un début d’année 2020 record. Bien qu’elle n’ait représenté encore que 4,3% du total des ventes en Europe au premier trimestre, les plus de 130 000 immatriculations enregistrées constituent un bond de +58% par rapport à 2019.

En République tchèque, selon les données de l’Association des importateurs automobiles, 1 254  véhicules électriques ont été vendus au cours du premier semestre 2020, soit seulement 1,3% du total de ventes de voitures sur la période. Une part toujours donc négligeable.

La nouvelle Enyaq permettra donc, peut-être, de modifier la donne sur un marché tchèque où les consommateurs restent très attachés aux différents modèles d’une marque source de fierté nationale et synonyme à leurs yeux tout à la fois de tradition, de fiabilité, de solidité et d’avantageux rapport qualité/prix.

Pour Škoda, comme la présentation très médiatisée de mardi l’a confirmé, le lancement de ce SUV familial représente le principal événement de l’année. C’est elle, l’Enyaq, modèle complétement inédit à la différence de la citadine Citigo e iV, l’autre modèle Škoda 100% électrique déjà existant, qui doit faire évoluer les mentalités et convaincre les Tchèques de rouler plus écolo en passant à l’électrique. Le lancement de sa fabrication est programmé pour la fin de cette année.

« Dans nos enquêtes, les conducteurs avancent de manière répétée trois facteurs principaux qui ne les motivent pas à acheter ce type de voitures, a reconnu mardi Thomas Schäfer, le nouveau président allemand depuis un mois de Škoda Auto. Leur prix élevé, leur autonomie limitée et l’accessibilité des bornes de recharge, insuffisamment nombreuses selon eux mais qui s’améliore néanmoins. »

Concernant ces divers points, tandis que le prix de vente de l’Enyaq, qui sera proposée en cinq versions différentes, ne sera pas inférieur à un million de couronnes (38 000 euros), l’autonomie annoncée s’étale de 340 à 510 kilomètres selon les modèles. Enfin, quelque 600 stations de recharge sont actuellement en service en République tchèque, alors que 1 300 bornes sont prévues pour la fin de cette année par le ministère de l’Industrie et du Commerce.