Accident de train en Bohême du Sud : la société privée GW Train mise en cause

Deux trains de la compagnie GW Train sont entrés en collision, photo: ČTK

Deux trains de la compagnie GW Train sont entrés en collision jeudi matin sur la ligne reliant České Budějovice et Volary en Bohême du Sud, un accident qui a fait quatorze blessés, dont quatre graves. La Fédération des conducteurs de locomotive met en cause la société, qui aurait négligé l’équipement technique de l’un des deux trains.

Deux trains de la compagnie GW Train sont entrés en collision,  photo: ČTK
En République tchèque, le processus d’ouverture à la concurrence du rail est plus avancé qu’en France, où c’est tout l’enjeu d’une réforme qui fait actuellement l’objet d’une forte contestation. C’est l’une des sociétés privées qui profitent de cette libéralisation qui déplore l’accident survenu jeudi.

La collision est survenue vers 8h45 du matin près du village de Křemže, à mi-chemin entre České Budějovice et Český Krumlov. Quatorze personnes ont donc été blessées, dont trois enfants. Les dégâts sont évalués à un montant minimum de 6 millions de couronnes, environ 230 000 euros.

Des enquêteurs de la police et de l’Inspection des chemins de fer sont au travail pour tenter de déterminer les circonstances du télescopage mais la Fédération des conducteurs de locomotive a visiblement déjà une petite idée sur le sujet. Selon cette organisation, le dispositif de sécurité de la station de Boršov a émis un signal aux trains pour qu’ils s’arrêtent, mais un seul des véhicules aurait réagi, l’autre ne disposant pas du matériel radio lui permettant de recevoir le message.

Le directeur général de la société GW Train, Robert Krigar, rejette ces allégations et affirme que tous les trains de la compagnie sont équipés selon les normes en vigueur.

L’entreprise gère la ligne depuis le mois de décembre dernier, après avoir remporté l’appel d’offres émis par la région de Bohême du Sud. Le contrat est valable pour quinze ans et implique que la société verse une somme de 2,25 milliards de couronnes, environ 90 millions euros, à la région pour pouvoir exploiter la ligne. « Nous attendons les conclusions de l’enquête et en fonction de cela, nous prendrons ensuite une décision. Pour l’heure, il n’y a aucune raison de modifier ce contrat », a réagi Jiří Švec, le conseiller régional (STAN) en charge des transports en Bohême du Sud.