Adieu à Emil Zatopek, légende du sport tchèque
Mercredi, les Tchèques ont dit au revoir au coureur Emil Zatopek, une des plus brillantes stars de l'athlétisme mondial, décédé il y a quinze jours à l'âge de 78 ans. La cérémonie funèbre a eu lieu au Théâtre national de Prague. Par Magdalena Segertova.
Parmi eux, par exemple, Juan-Antonio Samaranch, président du Comité international olympique, ayant décerné à Emil Zatopek la médaille de Pierre de Coubertin à titre posthume, Lamine Diack, en tête de la Fédération internationale d'athlétisme amateur, le Français Alain Mimoun, grand rival, mais aussi grand ami de Zatopek, ou encore Lasse Viren, coureur à fond finlandais, l'admirateur du champion tchèque. "En Finlande, tout le monde connaît Zatopek", explique Lasse Viren. Rien d'étonnant, car aux JO d'Helsinki en 1952, "la locomotive tchèque", comme on appelait Zatopek, gagne trois médailles d'or : aux épreuves de marathon, de 10 000 mètres et de 5 000 mètres... D'ailleurs, son épouse Dana, lanceuse de javelot, elle aussi, décroche à Helsinki l'or olympique. Viren, quatre fois champion olympique, deux fois à Munich et deux fois à Montréal, a essayé de répéter le succès incroyable de Zatopek, c'est-à-dire gagner trois courses olympiques. Il n'a pas réussi. La plupart des coureurs de haut niveau trouvent Zatopek, tout simplement, imbattable.
Sur les pages de L'Equipe, quotidien français du sport, Alain Mimoun se souvient des soixante ans de leur complicité : "... je pense que sans Zatopek, Mimoun n'aurait jamais existé. C'est lui qui m'avait donné cette soif de me défoncer. Nous étions adversaires sur la piste, mais dès la compétition terminée nous faisions des fiestas mémorables."
Les meilleurs sportifs tchèques, les grandes personnalités de la culture et de la politique, y compris l'épouse du président Havel, le chef du gouvernement Milos Zeman et le président de la Chambre des députés Vaclav Klaus, ont également assisté à la cérémonie qui a eu les attributs des obsèques nationales. Elle fut diffusée par la télévision tchèque, allemande et autrichienne. Ceux qui n'ont pas pu entrer au Théâtre national, ont eu l'occasion de dire adieu au héros du sport tchèque à travers un écran géant.