Agenda culturel : Goran Bregovic, Winnetou, Nouvelle Vague...
Pour cette première rubrique culturelle de la rentrée, nous vous proposons un petit agenda des événements à venir dans les prochaines semaines... Concerts, expositions, sorties ciné, voici donc un petit florilège de ce qu’il faut noter dans son agenda pour les temps qui viennent...
Et on commence donc par de la musique, une musique qui réjouit les cœurs et devrait réveiller le danseur endiablé en chacun de nous... Cette musique, c’est celle du plus célèbre des compositeurs des Balkans : Goran Bregovic. Le 17 septembre prochain, à partir de 19h30, la place de la Vieille-Ville à Prague se transformera en salle de concert géante pour accueillir le concert de son Orchestre des mariages et des enterrements. Compositeur attitré du réalisateur Emir Kusturica, Bregovic a su piocher dans le répertoire folkorique des Balkans, tzigane et traditionnel, pour en revivifier les chansons et les faire aimer d’un public occidental souvent friand de musique du monde. Rappelons également qu’il a composé la bande originale du très grand film de Patrice Chéreau, La reine Margot. Ce concert en plein air à Prague est organisé par la communauté des ressortissants de l’ex-Yougoslavie pour « remercier la République tchèque de son aide pendant la guerre et l’après-guerre ».
Cinéma également, avec du cinéma tchèque, mais en français... enfin, avec des sous-titres français, ce qui ne manquera pas de réjouir tous ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Čapek ou en tout cas pas toutes ses subtilités. Du 15 au 24 septembre, le cinéma de l’Institut français de Prague propose une série de projections de longs métrages tchèques, une sélection censée présenter les meilleurs films de ces vingt dernières années. Au programme, à partir du 15 : Histoires de la folie ordinaire, Le retour de l’idiot, Citoyen Havel, Želary, ainsi que Fimfárum et Qui a peur du loup côté animation. Pour les dates et les horaires, reportez-vous au site Internet de l’Institut français, www.ifp.cz.
La salle Akropolis, à Žižkov, à deux pas de la tour de télé, est évidemment une des salles les plus prisées par les amateurs de musique. A noter dans vos agendas, le concert du groupe indo-canadien Autorickshaw, mélange de jazz et de musique traditionnelle indienne. En première partie, le groupe laissera la scène à Ridina Ahmedová. Jeune chanteuse moitié syrienne, moitié tchèque, Ridina est une jongleuse de voix... Pour en savoir plus, c’est donc à l’Akropolis ce mercredi, à partir de 19h30. Et nous reparlerons de Ridina dans une de nos futures émissions.
Hors de Prague, cette fois, mais toujours en cinéma, le festival des sourires européens. Derrière ce nom plein d’optimisme se cache un petit festival axé sur les comédies européennes. CQFD. Parce qu’après tout, on ne va pas se laisser gâcher la vie par les ronchons ! Organisé à Mladá Boleslav, à une heure de Prague, il a commencé samedi et s’achèvera le 11 septembre. L’invité phare de cette année n’est autre que Pierre Brice, l’un des Français les plus célèbres en République tchèque, et quasi méconnu dans son pays d’origine. En République tchèque et en Allemagne, pourtant, il est celui qui a fait rêver des générations de jeunes gens, garçons et filles confondus, et pas pour les mêmes raisons en général, puisqu’il a incarné un bel Apache sans peur et sans reproches, dans la série Winnetou, westerns spaghettis tirés des romans de Karl May. Nous aurons également l’occasion de revenir sur ce thème dans une de nos prochaines émissions. Plus de détails sur le programme du festival : www.filmsmiles.cz
On passe à une exposition pour laquelle il ne vous reste plus beaucoup de temps : celle prises par un soldat tchèque pendant la Première Guerre mondiale. L’exposition qui se déroule dans l’aile Marie-Thérèse de l’ancien palais royal au Château de Prague a été présentée sous le titre : « A pied pendant la Première Guerre mondiale – l’objectif d’un photographe inconnu ». Et, en effet, lorsque l’exposition a été lancée en mars dernier, nul ne connaissait l’identité de ce soldat. C’est par un hasard total que, coup de théâtre, le nom de ce photographe inconnu a été révélé plus tard. Son petit-fils s’est rendu à l’exposition et y a reconnu qu’il s’agissait du travail de son grand-père, Jindřich Bišický, dont les photos avaient été perdues suite à de nombreuses péripéties. Ses photos sont uniques en leur genre : contrairement aux images connues de la Grande Guerre, souvent liées à la propagande, celles de Jindřich Bišický ne font pas l’économie de la vérité. Soldats épuisés dans les tranchées détrempées, vie quotidienne lorsque la mitraille daigne s’arrêter, soldats morts ou sur une table d’opération. Jindřich Bišický, à son époque, et peut-être sans le savoir, était un documentariste hors pair. Pour voir ces photos inédites qui jettent un regard nouveau sur la Grande Guerre, c’est jusqu’au 30 septembre au Château de Prague. Où l'on se rendra compte que ce premier conflit mondial fut tout aussi barbare et désespérant, qu’on soit côté français, allemand ou autrichien.
Deux ans après leur premier concert à Prague, à l’Akropolis, toujours, les Français de Nouvelle Vague sont de retour pour présenter notamment leurs dernières créations... La formation à géométrie variable de Marc Collin et Olivier Libeaux jouera le 22 septembre à partir de 19h30 et présentera ses reprises de tubes punk ou new wave... des réadaptations qui souvent décoiffent littéralement. Révélés par la chanson Dance with me, il nous reviennent donc avec un troisième album sobrement intitulé Nouvelle Vague : 3.
Plus que trois jours pour voir les photos du photographe slovaque Robert Vano, dont la « Platinum collection » est exposée à la galerie Leica, dans la rue Vodičkova à Prague. 200 photos reflètent le travail de ce photographe, axé sur les jeunes hommes en très grande partie, mais pas seulement. S’il sait en effet capter éphèbes et types un peu louches de façon magistrale, il en va de même pour les autres thèmes qu’il aborde. Robert Vano, c’est jusqu’au 9 septembre.