Agrofert a reçu plus de 100 millions de couronnes de subventions en 2017

Photo: ČT24

La République tchèque a versé plus de 400 millions de couronnes de subventions aux entreprises du secteur agroalimentaire en 2017, près de 16 millions d’euros. Sur cette somme, le groupe Agrofert, jusqu’à récemment propriété de l’actuel Premier ministre Andrej Babiš (ANO). Le quotidien Hospodářské noviny, qui rapporte l’information dans son édition de ce lundi, indique que la société est celle qui reçoit le plus de la part de l’Etat.

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C’est d’ailleurs aussi le plus grand groupe agroalimentaire du pays. Il emploie 34 000 personnes environ et présentait l’an passé un chiffre d’affaire de l’ordre de 155,3 milliards de couronnes, plus de 6 milliards d’euros. Le journal indique qu’à partir de 2014, quand Andrej Babiš (ANO) est devenu ministre des Finances dans le gouvernement de Bohuslav Sobokta, les dotations publiques accordées à Agrofert ont augmenté. Elles ont augmenté en chiffre absolu mais également relativement à ce que touchaient les autres firmes du secteur.

En 2014, Agrofert a ainsi touché 20 % des 140 millions de couronnes de subventions à l’agroalimentaire. Ce pourcentage a augmenté à 23 % d’une somme de 203 millions de couronnes en 2015, puis à 26 % de 396 millions l’année suivante, et finalement à 27 % de 400 millions en 2017.

Ministre de l’Agriculture du gouvernement qui a démissionné au début du mois, le chrétien-démocrate Marian Jurečka défend la politique de son cabinet. Selon lui, ces subventions sont essentielles pour permettre aux acteurs de l’agroalimentaire tchèque de concurrencer les entreprises étrangères. « On ne peut pas exclure une société du groupe des bénéficiaires. Je ne peux pas supprimer le soutien à toutes les autres au motif qu’Andrej Babiš est entré en politique », explique-t-il.

Suite à une loi sur les conflits d’intérêt le visant spécifiquement, Andrej Babiš a dû abandonner au début de l’année la propriété d’Agrofert, groupe transféré au sein d’un fonds fiduciaire. Dans son gouvernement, le poste de ministre de l’Agriculture est revenu à Jiří Milek. Lui-même industriel du secteur et concerné par la loi sur les conflits d’intérêts, il devra également renoncer à la propriété de sa propre firme.