Alena Hanáková face aux défis de la culture tchèque

Alena Hanáková, photo: CTK

Il est désormais pratiquement sûr que la députée Alena Hanáková succèdera à Jiří Besser au poste de ministre tchèque de la Culture. Le recteur de l’Académie des Arts Ivo Mathé ayant retiré sa candidature, Alena Hanáková reste l’unique candidate à ce poste et sa nomination par le président de la République ne sera qu’une formalité.

Alena Hanáková et Ivo Mathé,  photo: CTK
C’est le mouvement STAN (Maires et Indépendants) représenté au gouvernement avec le parti TOP 09 qui se réserve le droit de nommer son candidat au poste de ministre de la Culture. Après quelques hésitations concernant le choix entre Alena Hanáková et Ivo Mathé, il s’est avéré que les conditions posées par ce dernier étaient inacceptables pour les dirigeants actuels. Il est évident qu’ils n’ont pas besoin d’un ministre de la Culture trop indépendant. Par contre, Alena Hanáková semble posséder toutes les qualités d’un fonctionnaire respectueux de la ligne politique générale du cabinet du premier ministre Petr Nečas. Le président du mouvement STAN Petr Gazdík se félicite :

Petr Gazdík,  photo: CTK
« Madame Hanáková est une femme sensible mais elle est aussi un bon manager. Elle a été un excellent maire de la ville de Vizovice. Le ministère de la Culture doit entretenir une communication très délicate avec les artistes mais a aussi besoin d’un bon manager. Alena Hanáková réunit sans aucun doute ces qualités. »

Il y a quelques jours encore, Alena Hanáková était pratiquement inconnue sur la scène politique tchèque. Institutrice de profession, elle était une députée plutôt timide mais, selon les sources parlementaires, elle travaillait activement dans les commissions de la Chambre. Parmi ses passe-temps favoris on retrouve la culture, la lecture, le théâtre et la musique. Interrogée sur ses priorités dans sa nouvelle fonction, Alena Hanáková a souligné son intention de poursuivre le travail de son prédécesseur :

Alena Hanáková,  photo: CTK
« Je suis convaincue que les mesures prises par le ministre Jiří Besser et qui étaient souvent controversées, ont été justes. Le secteur de la culture a connu un changement. Et bien que le ministre n’ait disposé que d’un temps limité, un progrès a été enregistré. Je suis donc convaincue qu’il faudrait renouer avec ces mesures, que ce soit la restitution des biens des Eglises, la loi sur la protection des monuments historiques ou la loi sur les commissions audiovisuelles. Toute une série de mesures entamées par le ministre sortant devrait être achevées. »

Plusieurs décisions prises par Jiří Besser au cours de son mandat ont suscité la critique et les protestations. Il s’agit notamment de la fusion administrative du Théâtre national et de l’Opéra d’Etat de Prague, de l’autorisation de la démolition de caves gothiques au centre de la capitale et aussi son aval à la démolition d’un édifice historique de la Place Venceslas. Sans se départir des décisions de son prédécesseur, Alena Hanáková admet que ce dernier dossier pourrait être rouvert :

« Je pourrais certainement examiner une fois de plus les documents qui ont été à l’origine de la décision sur le sort de ce monument. »

L’œuvre majeure de Jiří Besser a été cependant la préparation de la loi sur le règlement des rapports de propriété entre l’Etat et les Eglises. Alena Hanáková désire mener à bout ce projet tout en constatant qu’il devrait être modifié. Selon le projet préparé par Jiří Besser l’Etat devrait restituer aux Eglises 56 % de leurs biens immeubles et leur verser aussi progressivement, sur une période de 30 ans, 59 milliards de couronnes (2,35 milliards d’euros). La future ministre estime que, vu la crise économique actuelle, la période de 30 ans risque d’être insuffisante et devrait être prolongée.