Allers et retours de la fille d'une famille d'émigrés tchèques
Anna Vondracek, 21 ans, représente une autre génération et une autre destinée d'émigrés tchèques. Elle n'avait que quatre ans lorsque ses parents ont décidé de quitter le pays pour fuir la grisaille de la « normalisation » des années 80. Aujourd'hui, elle vit à Munich, étudie en France et aime passer ses vacances en Tchéquie. Se sent-elle Tchèque, Allemande ou, éventuellement, Française ?
« Je préfère me prendre pour une Tchèque, bien que j'aie la nationalité allemande. Je dis que dans mon coeur, je suis Tchèque, je suis enracinée dans la culture tchèque... On a quitté le pays en 1986 par la frontière entre la Yougoslavie et l'Autriche. Mon père m'a dit qu'il fallait se taire, car on jouait aux Indiens. On avait des amis à Munich qui nous attendaient à la frontière. Mes parents avaient des motifs purement politiques pour prendre le chemin de l'émigration. Mais à l'époque, je ne le comprenais pas, ils me l'ont expliqué plus tard... A présent, je vis à Munich, mais dès la chute du Mur, je passe mes vacances en Tchéquie. On y a même acheté une ferme. En rentrant dans le pays, au début, j'étais choquée, impressionnée par l'attitude des gens, les maisons etc. Maintenant, cela s'approche de la situation dans les pays occidentaux. J'ai des amis en Tchéquie. Le comportement des jeunes est très différent, je dirais dans le sens positif ».