L'exposition "L'exil tchèque et slovaque du XXe siècle" au Centre tchèque à Bruxelles

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Le nombre d'émigrés tchèques et slovaques qui ont fuit le fascisme, puis le communisme, se compte par millions. Leurs destinées sont retracées par une exposition itinérante intitulée "L'exil tchèque et slovaque du XXe siècle." Après Brno où elle a débuté, en 2003, via Paris, l'exposition est installée, depuis ce lundi, au Centre tchèque à Bruxelles. Son directeur, M. Pavel Cernoch, a bien voulu nous en dire un mot dans un entretien téléphonique avec Jaroslava Gissubelova:

La partie principale de l'exposition est consacrée à la période entre 1948 - date du coup d'Etat communiste en Tchécoslovaquie, et 1955. C'était la première vague d'émigration politique, dans laquelle il y avait l'élite politique tchécoslovaque partie au début de la guerre dans le gouvernement d'exil à Londres, revenue après 1945 pour s'engager dans le rétablissement de la vie politique démocratique, mais qui a dû quitter le pays. On a presque oublié ce que cette élite a fait à l'étranger. L'exposition découvre ces pages blanches de notre histoire. Elle présente les destinées des personnalités qui ont lutté en exil contre le communisme, par ex. à Radio Liberté / Europe libre à Munich. Elle présente, également, les destinées des gens qui sont restés en Tchécoslovaquie et que le régime cherchait à liquider: des centaines d'opposants au régime ont été exécutés, d'autres ont été tués aux frontières avec l'Allemagne et l'Autriche."

A qui, parmi les grandes figures de l'exil tchécoslovaque, l'exposition rend-elle spécialement hommage ?

"Il y a des figures bien connues telles que Pavel Tigrid, éditeur et rédacteur en chef de la revue Svedectvi paraissant à Paris. Mais par ex., ici, en Belgique, on a un personnage intéressant, M. Oldrich Zabrodsky, qui était dans l'équipe de hockey sur glace qui a gagné les Jeux Olympiques de 1948 et qui est resté en Europe de l'Ouest. Depuis les années 60, il est installé à Bruxelles. L'exposition est enrichie d'une commémoration spéciale de l'équipe tchécoslovaque de hockey sur glace, gagnant l'or olympique de 1948, complètement détruite par le régime communiste: la plupart des joueurs ont été emprisonnés. Pour beaucoup de visiteurs, c'était une grande surprise de découvrir l'histoire de cette période très difficile, de tous ces gens qui étaient partis en émigration."

Vous avez eu, lundi, le vernissage, comment cela s'est passé ?

"Ce que j'ai trouvé intéressant pendant le vernissage, c'est qu'on a eu un public belge, mais aussi tchèque, des gens qui travaillent dans les institutions européennes, on a eu une discussion, pendant le vernissage, entre Belges et Tchèq ues et entre Tchèques eux-mêmes sur l'histoire de l'émigration. Dans le cadre de l'exposition on organise une soirée sur l'exil tchèque et slovaque spécialement en Belgique. Le professeur Jan Rubes de l'ULB fera une présentation de cette partie très spéciale de l'exil, parce que la Belgique était bien différente comme pays de destination. Les Tchèques ne sont pas partis directement en Belgique, mais ils se sont retrouvés dans ce pays plus ou moins par hasard..."