Angela Merkel à Prague : une visite amicale et diplomatique
Les relations germano-tchèques sont excellentes, estiment la chancelière fédérale allemande Angela Merkel et le premier ministre tchèque Petr Nečas qui se sont rencontrés, ce mardi, à Prague. A l’ordre du jour de cette visite officielle qui n’a duré que cinq heures, il y avait cependant aussi des thèmes sur lesquels les deux pays ne s’accordent pas – le pacte fiscal européen et le nucléaire.
Malgré ces divergences, Angela Merkel s’est montrée à Prague très amicale et diplomatique. Elle a notamment tenu à souligner que l’Allemagne respectait l’attitude de la République tchèque vis-à-vis du pacte de stabilité. La chancelière a également apprécié la politique économique et financière de la Tchéquie qui s’apprête à remplir, dès l’année prochaine, le critère de Maastricht engageant les pays signataires à faire tomber leur déficit budgétaire en-dessous de 3 %. Elle a entre autres déclaré:
« L’Allemagne n’exerce en aucun cas de pression. Ce qui est important pour l’Allemagne c’est que le pacte fiscal soit signé par les Etats membres ayant adopté l’euro. Si la République tchèque ne l’a pas signé, elle le signera peut-être plus tard. Ce qui est important, c’est que la République tchèque prend le pacte de stabilité et de croissance extrêmement au sérieux. »
Selon le premier ministre Petr Nečas la Tchéquie remplit les critères du pacte fiscal même sans avoir signé ce document car la stabilité de la zone euro est aussi dans son intérêt :
« Nous reconnaissons aussi que si nous voulons conserver l’union monétaire elle doit se transformer en union fiscale. Il s’est avéré au cours des dernières années que c’est indispensable et qu’il faudra procéder à une intégration plus profonde des Etats membres de la zone euro y compris une meilleure coordination de leurs politiques économiques. C’est tout simplement la réalité politique et économique. »La visite d’Angela Merkel a donc démontré que ce ne sont pas les problèmes économiques européens mais la politique énergétique qui pourrait nuire aux rapports germano-tchèques. C’était aussi probablement le thème principal discuté par les deux chefs de gouvernement. Les observateurs se demandent d’ailleurs si l’Allemagne dénucléarisée ne protestera pas, à l’avenir, contre l’existence de Temelín à cinquante kilomètres de sa frontière. Selon la chancelière allemande, Berlin respecte pourtant la politique nucléaire de Prague et même le projet de construction de nouveaux réacteurs à Temelín. Elle a constaté à l’issue de son entretien avec Petr Nečas que les deux parties étaient unanimes à estimer que les tests de sécurité des centrales nucléaires européennes devaient être transparents. Le premier ministre tchèque a ajouté que la Tchéquie préparait toute une série d’activités et de débats publics sur ce problème pour rassurer ses voisins. Angela Merkel et Petr Nečas ont été unanimes à rejeter aussi les spéculations de la presse selon lesquelles le « oui » allemand à Temelín pourrait être dans l’avenir une réponse à la signature tchèque du pacte de stabilité.
Angela Merkel a également été reçue par le président Václav Klaus et a participé à un débat avec les étudiants de la Faculté de droit de l’Université Charles de Prague.