Anifest 2011 : donner un coup de pouce aux coproductions franco-tchèques

La 10e édition du festival du film d’animation Anifest a commencé mardi à Teplice, dans le nord-ouest de la Bohême, une petite ville thermale où cet événement s’est réinstallé il y a trois ans après avoir quitté Třeboň dans le sud du pays. Le critique de cinéma Michal Procházka fait partie des organisateurs, il revient sur les dernières années d’Anifest à Teplice :

« La première année où le festival a déménagé à Teplice, il s’est encore déroulé en même temps à Třeboň. »

Désormais c’est entièrement à Teplice, ça se passe comment ici ?

« C’est une ville très différente, une ville de la musique punk, du Nord, des anciennes Sudètes. C’est une ville vivante, mais avec des aspects sociaux assez durs. Et c’est une ville qui a une vraie envie de culture. »

Cette année, vous organisez un forum franco-tchèque à Anifest. De quoi s’agit-il exactement ?

« A l’occasion du 10e anniversaire d’Anifest, nous avons voulu rappeler la tradition du film d’animation tchèque. Dans ce cadre-là, on s’est dit que ce serait bien de présenter un autre pays, avec une tradition différente mais avec une grande culture de l’animation, comme c’est le cas en France. L’idée était donc de créer un dialogue entre les deux pays, entre deux univers de l’animation. Pour cette occasion, on a invité un théoricien de l’animation et pédagogue, Olivier Cotte, qui présente l’Ecole des Gobelins à Paris, mais aussi les traditions françaises de l’animation. On a aussi invité sept producteurs français qui présentent leur travail et leur façon de fonctionner sur la scène de l’animation. On a essayé d’animer un débat sur le sujet suivant : ‘comment les traditions françaises ont survécu jusqu’à présent ?’ Et on confronte cette idée à l’animation tchèque qui a été beaucoup plus divisée et touchée par la politique et l’histoire. »

Dans le cadre d’Anifest, vous organisez également des rencontres entre ces producteurs français et des auteurs issus des pays du groupe de Visegrad (République tchèque, Slovaquie, Pologne, Hongrie). Pouvez-vous détailler de quoi il retourne ?

« Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de monter un projet de court-métrage d’animation. Et la seule façon de faire en sorte que ce type de cinéma continue, c’est de monter des coproductions internationales. C’est la solution pour tout le monde. Bien sûr, il y a des pays avec des capacités de production différentes. Il y a des pays forts, des pays avec moins de films et moins d’argent. On s’est donc demandé comment ça pourrait fonctionner entre un pays très avancé en la matière comme la France et un pays de notre région, l’Europe centrale. Nous avons donc invité des producteurs majeurs de l’animation en France. C’est une possibilité unique pour que les producteurs hongrois, tchèques, polonais, slovaques rencontrent des producteurs français. »