Après le vote irlandais, le suspens tchèque
Après le « oui » irlandais au Traité de Lisbonne, les yeux de l’Europe sont désormais braqués sur la République tchèque qui demeure le seul pays, avec la Pologne, à ne pas encore avoir achevé le processus de sa ratification.
« Je ne pense pas que l’Union européenne ait des sanctions formelles. Il n’est pas possible de forcer un pays à ratifier. Il s’agirait plutôt d’une pression morale. On pourrait éventuellement s’interroger si l’Europe des vingt-six ne voudra pas commencer avec une Union nouvelle, sans la RT, mais c’est un scénario fantaisiste. Donc, j’insiste sur une pression morale. On pourrait mettre en rapport la ratification et certains problèmes de politique internationale qui pourraient intéresser la Tchéquie. Mais on ne peut rien faire de vraiment direct ».
C’est dans la perspective de cette « pression morale » que peuvent s’inscrire les nombreuses activités diplomatiques prévues pour cette semaine, dont la venue à Prague du président du Parlement européen Jerzy Buzek et de Cecilia Malström, ministre suédoise chargée de affaires européennes, ou encore la réunion convoquée pour mercredi à Bruxelles, entre les Premiers ministres de la Suède et de la Tchéquie et le chef de la commission européenne José Barroso.Pendant que près de deux cents opposants au Traité de Lisbonne ont défilé pendant le week-end écoulé à Prague pour encourager Václav Klaus « à ne pas fléchir et à ne pas signer », les représentants politiques tchèques ont pour leur part salué le vote irlandais. Avec le chef de la diplomatie tchèque Jan Kohout, ils espèrent « qu’il sera source d’inspiration » et que le président tchèque fera preuve de « pragmatisme ».
D’après un tout récent sondage, plus de la moitié des Tchèques soutiennent la ratification du Traité de Lisbonne.