Athlétisme – Mondiaux de Moscou : en l’absence de Špotáková, Vítězslav Veselý prend le relais au javelot et vise l’or
Malgré les récentes affaires de dopage et l’absence de quelques-uns de ses grands noms, les XIVes championnats du monde d’athlétisme, qui débutent samedi à Moscou, restent un rendez-vous très attendu du public, plus particulièrement dans une année 2013 vierge de Jeux olympiques ou de Coupe du monde de football. Presque comme de tradition, les Tchèques compteront sur un lanceur de javelot pour remplir leurs ambitions de médaille. Souvent favori mais jamais médaillé ni à Daegu en 2011, ni à Londres en 2012, Vítězslav Veselý entend bien cette fois rafler la mise.
Lancer très loin, c’est bien évidemment ce qu’il faudra une nouvelle fois réaliser à Moscou pour espérer battre notamment Dmitry Tarabin et le Finlandais Tero Pitkämäki, ses deux grands adversaires annoncés, et monter sur la première marche du podium. Mais bien que sacré champion d’Europe la saison dernière, le Tchèque est toujours pour l’heure passé quelque peu à côté des grands rendez-vous. Deux fois quatrième aux Mondiaux de Daegu en 2011 et aux Jeux olympiques de Londres en 2012, Vítězslav Veselý entend bien cette fois ne pas rentrer bredouille :
« Finir une nouvelle fois quatrième serait une terrible déception. Finir au pied du podium, je connais, ça suffit donc comme ça. Il me faut vraiment franchir un cap et remporter une médaille dans un grand championnat mondial. Je pense que je suis sur la bonne voie. Mais ce ne sera pas si simple, mes concurrents se sont bien préparés, pour eux aussi ces Mondiaux sont le grand rendez-vous de la saison, ce ne sera donc pas un one-man-show comme cela a parfois été le cas cette saison lors de certains meetings de la Ligue de diamant. » A désormais 30 ans, qu’il a fêtés en février dernier, Vítězslav Veselý affirme avoir appris et grandi de ses déceptions de Daegu et de Londres, deux concours qu’il avait abordés déjà avec l’étiquette de candidat au podium, voire même à la plus haute marche de celui-ci. « Et si les deux champions olympiques du lancer du javelot étaient tchèques ? », avions-nous même titré sur Radio Prague en juillet 2012 à l’approche des Jeux de Londres. Mais si sa collègue féminine Barbora Špotáková était bien parvenue à conserver son titre olympique acquis à Pékin en 2008, Vítězslav Veselý avait dû, lui, se contenter de ce que les Tchèques appellent la médaille de pomme de terre, équivalent de la médaille en chocolat destinée au malheureux quatrième. Une place au pied du podium que le Tchèque affirme avoir oubliée :« La différence est dans l’expérience et le vécu. J’ai déjà participé à plusieurs grands concours. Avant, j’étais nerveux et stressé avant les concours de la Ligue de diamant. Aujourd’hui, j’y vais sans trop réfléchir, je lance sans avoir peur de mal faire, sans penser à l’ambiance ou à l’enjeu et ce n’est plus la même chose : on s’habitue aux grands stades, au public, aux caméras, à l’intérêt des journalistes. C’est cette expérience emmagasinée qui vous aide à mieux gérer les grands événements et à donner le meilleur de vous-même quand il le faut. »
Pour cela, il faudra donc faire les choses autrement que lors des Jeux de Londres, où après avoir signé la meilleure performance de la saison en qualifications, Vítězslav Veselý avait finalement dû se contenter vous savez de quoi lors de la finale.