Au lendemain des élections

Le président d'ODS Mirek Topolanek, photo: CTK

Déception dans un camp, satisfaction dans l'autre. C'est ce qui émane des déclarations des représentants des principales formations politiques tchèques, au lendemain des élections régionales et du premier tour des sénatoriales.

Le président d'ODS Mirek Topolanek,  photo: CTK
Avant de nous intéresser aux réactions, voyons tout d'abord, les résultats des régionales et du premier tour des sénatoriales en chiffres. Aux régionales, le Parti civique démocrate (ODS), formation de droite dans l'opposition, arrive en tête avec plus de 36 % des suffrages exprimés. Deuxième, le Parti communiste de Bohême et Moravie, opposition de gauche, avec plus de 19 %, devant le Parti social-démocrate tchèque avec 14 %, l'Union chrétienne démocrate - Parti populaire, partis de la coalition gouvernementale, avec 10 % et les autres partis totalisant un peu plus de 19 %. Au premier tour des sénatoriales, un seul candidat a été élu au premier tour. Il représentait le Parti civique démocrate dans une circonscription de Plzen, en Bohême de l'ouest. Pour le deuxième tour, 25 candidats du Parti civique démocrate, 9 du parti communiste, 7 des démocrates-chrétiens, 3 sociaux-démocrates. Il est clair, comme l'admet d'ailleurs la représentation du Parti civique démocrate que ses 25 candidats n'ont pas gagné la partie et devront faire face à diverses coalitions pour remporter leurs sièges de sénateurs. Les réactions maintenant. Stanislav Gross, président de la social-démocratie et Premier ministre, n'est nullement abattu par cette défaite aux régionales. Pour lui, en effet, le principal est que la cote du parti ait remonté en comparaison avec les européennes de juin dernier. Pas beaucoup, mais 6 % de plus sont mieux qu'une nouvelle baisse. Démission ? Non, d'après lui, ce ne serait que du théâtre. Le congrès du parti, dans quelques semaines analysera et décidera.

Le Premier ministre Stanislav Gross,  photo: CTK
Pour Lubomir Zaoralek, président social-démocrate de la Chambre des députés, « le nombre des électeurs de la social-démocratie est moins important que nous le pensions. Nous n'avons pas réussi à mobiliser les électeurs du centre, entre la droite de l'ODS et les communistes ».

« En comparaison avec la situation d'il y a quatre ans, le principal est que la coalition des quatre n'existe plus. Il semble que les 10 à 12 % de cette coalition ait été remportés par le Parti civique démocrate. Il est dommage que nous n'ayons pas réussi à attirer cette partie des électeurs ».

Le vainqueur des régionales est le Parti civique démocrate. Les négociations sur la composition des conseils régionaux seront menés avec les chrétiens-démocrates, dans certains cas avec les sociaux-démocrates, en aucun cas avec les communistes, d'après Mirek Topolanek, président du parti.

Le président d'Union chrétienne démocrate-Parti populaire Miroslav Kalousek,  photo: CTK
« Cela veut dire que nous mènerons des négociations avec tous ceux qui entreront en compte pour une coalition non-communiste. Selon les résultats des élections, il semble que la formation de telles coalitions sera possible ».

Second aux élections régionales et sénatoriales premier tour, le parti communiste et son président Miroslav Grebenicek, sont optimistes.

« Les entretiens sur les coalitions possibles, au niveau régional, ne seront pas des plus simples, en raison d'un très faible score de la social-démocratie. Nous sommes prêts à la discussion sur la composition de tous les conseils régionaux ».

Seuls vainqueurs, face au Parti civique démocrate dans une région, la Moravie du sud, l'Union chrétienne démocrate-Parti populaire. Le président du parti, Miroslav Kalousek, ne cache pas sa satisfaction.

« Pour nous le succès était représenté par un résultat à deux chiffres, car le parti n'y est jamais arrivé. Pour nous, dépasser les 10 % est un succès ».

Que retenir des résultats de ces élections ? Une seconde fois la social-démocratie, après les européennes, a essuyé une défaite. Mais, elle n'est qu'un seul parti de la coalition gouvernementale, dans la seconde année de son exercice, avec à ses côtés deux partis de droite, et les législatives sont dans deux ans. Beaucoup d'eau coulera encore sous les ponts de la Vltava, à Prague...