Au Sénégal, la République tchèque s’intéresse à l’éveil de l’Afrique
Bien que peu présente en Afrique jusqu’à présent, la République tchèque ne s’intéresse pas moins aux perspectives et aux opportunités d’affaires que recèle le continent qui sera le plus peuplé en 2050 et dont beaucoup estiment qu’il représente l’avenir du monde. Preuve en est de cet intérêt aujourd’hui moins timide que dans un passé encore récent, une délégation économique tchèque a effectué un voyage au Nigéria et au Sénégal la semaine dernière. Et à Dakar, où une ambassade tchèque devrait être ouverte en 2017, c’est une oreille attentive qui a été prêtée à la présentation du savoir-faire tchèque et des possibilités de coopération dans quelques-uns des secteurs clefs d’une économie sénégalaise en plein développement.
« Le président de la Chambre de commerce tchèque a dit qu’en fin de journée, lorsque nous aurons exposé toutes les opportunités d’affaires, les partenaires sénégalais n’iront plus voir ailleurs… Très bien. Nous voulons les prendre au mot. En tout état de cause, nous pensons que, aujourd’hui, s’amorce un tournant important. Le Sénégal est particulièrement attractif du point de vue de l’aménagement de l’environnement des affaires, ce qui fait que nos notations en général vont de mieux en mieux. Et nous pensons pouvoir maintenir le rythme. Dans tous les cas, aujourd’hui au Sénégal, on pense que faire des affaires peut engendrer des bénéfices. Simplement nous voulons que ces bénéfices soient partagés équitablement entre ceux qui investissent leur argent et les citoyens sénégalais. »
Infrastructures, santé, sécurité énergétique… Les secteurs d’activité dans lesquels les entreprises tchèques pourraient investir et contribuer au développement du Sénégal sont nombreux, comme l’explique plus concrètement Khoudia Mbaye :« A entendre les ministres tchèques et le président de la Chambre de commerce, je me dis que ce sont toutes les branches qui figurent dans Plan Sénégal Emergent (PSE) comme moteur de croissance qui vont intéresser la République tchèque. Il y a d’abord le secteur de l’agriculture, car c’est quand même le ministre en charge de ce ressort qui conduit cette mission tchèque. Dans ce secteur, nous avons le PRACAS (Programme d'Accélération de la Cadence de l'Agriculture Sénégalaise, qui est un volet du PSE, ndlr), à l’intérieur duquel il y a beaucoup de tiroirs, dont celui du Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR), où beaucoup de valeurs ajoutées peuvent être créées. Dans le développement des PME et PMI (petites et moyennes industries), dans celui de la mécanisation des aménagements, il y a des opportunités d’affaires. Nos interlocuteurs tchèques ont évoqué également le secteur de la santé. Dans le cadre du Sénégal Hub de services, nous avons le projet Dakar Medical City qui est important. Les Tchèques produisent des équipements médicaux, c’est donc un secteur dans lequel une coopération pourrait être développée. »
Mais le Sénégal n’entend pas seulement attirer des investisseurs. Il espère aussi voir affluer des touristes tchèques dont nombre apprécient de passer leurs vacances en bord de mer. Malgré la distance, madame la ministre est consciente de l’existence de cette fenêtre :
« C’est effectivement un secteur où il y a aussi des opportunités. Nous avons souvent fondé nos exportations, et donc la rentrée de devises dans notre pays, sur cette filière avec les opportunités qui seront créées dans le cadre de Joal-Fadiouth, de Saly ou même de Pointe-Sarène… Plus généralement, ces opportunités sont nombreuses d’ailleurs sur l’ensemble de la côte sénégalaise en Casamance comme à Saint-Louis. »Autre preuve du réel intérêt des deux parties pour le développement d’une coopération commerciale : la délégation tchèque, qui comptait une bonne vingtaine de représentants d’entreprise, a été reçue, entre autres, par Mohamed Dionne, le chef du gouvernement sénégalais.