Au sommet UE-Ligue arabe, Andrej Babiš rappelle les positions inchangées de la Tchéquie
Dimanche et lundi, les dirigeants de l’Union européenne ainsi que ceux de la Ligue arabe étaient réunis dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh pour un sommet présenté comme « historique ». La République tchèque était également présente à ce rendez-vous de près de quarante pays européens et arabes où les grands thèmes abordés ont tourné autour de la lutte contre le terrorisme et de la crise migratoire, sans qu’aucun projet concret ne voit toutefois le jour.
Si comme le soulignait dans son édition de lundi le quotidien français Le Monde, ce sommet entre l’Union européenne et la Ligue arabe a largement buté sur la question des droits de l’Homme, certaines thématiques ont toutefois été abordées, et parfois développées, au moins dans le cadre de discussions bilatérales.
Côté tchèque, le Premier ministre Andrej Babiš a réitéré son antienne favorite sur la question migratoire, à savoir : aider les candidats au départ directement dans leur pays d’origine afin de prévenir l’afflux de réfugiés sur les côtes européennes :
« Je pense que nous commençons à avoir de plus en plus pays qui se rangent à notre avis, même s’ils ne le disent pas forcément de manière officielle. Il est important de nous réunir autour d’une table et de communiquer. Le problème de l’Europe, c’est la divergence des opinions qui existe. Ensuite il est difficile de présenter une position unique à l’extérieur. »
Un partenariat solide entre les pays européens et les pays arabes est, selon le chef du gouvernement tchèque, ce qui peut permettre de mener à bien leurs objectifs communs : la prospérité, la stabilité, et la paix. Une déclaration de principe qui n’a toutefois pas été accompagnée de projets concrets. Andrej Babiš a seulement rappelé la participation financière de la République tchèque à l’aide européenne à destination de l’Afrique et son implication dans des projets humanitaires en Jordanie, au Liban et en Irak.
C’est d’ailleurs avec les dirigeants de ces deux derniers pays qu’Andrej Babiš a eu, dimanche, des discussions bilatérales, en marge du sommet. Avec le Premier ministre libanais Saad Hariri, mais également avec le président irakien Barham Saleh. Le Premier ministre tchèque espère développer à l’avenir davantage la coopération économique entre Prague et Bagdad. A l’heure actuelle, En Irak, une cinquantaine de militaires tchèques sont notamment chargés de former des pilotes irakiens au maniement des avions d’attaque au sol L-159, des appareils produits par la firme tchèque Aero Vodochody.
« Les Irakiens ont des matières premières comme du gaz et du pétrole. C’est donc quelque chose qui intéresse nos entreprises. Je pense donc qu’il y a là une possibilité d’être présents. Nous allons très certainement y envoyer une mission économique. »
Avant la rencontre de Charm el-Cheikh, Andrej Babiš est allé à la rencontre des treize soldats tchèques de la mission de la FMO (Force Multinationale d'Observateurs au Sinaï), qui veille au maintien du traité de paix entre Israël et l'Egypte. Une mission « importante et stratégique » du point du vue politique, a tenu à souligner le chef du gouvernement tchèque, alors même que la province connaît une instabilité croissante depuis des années en raison de la présence de groupes rebelles islamistes.
La lutte contre le terrorisme était d’ailleurs au cœur des discussions du sommet UE-Ligue arabe. Mais, comme pour la question des migrations, les dirigeants des Etats réunis n’auront finalement abouti à d’autres conclusions qu’à des grandes déclarations de principe.