Augmentation des limites de bruit ? Les Tchèques s’y opposent…
Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées mercredi devant le siège du ministère de la Santé, au centre de Prague, pour protester contre une ugmentation des limites de bruit envisagée par le gouvernement. L’Etat pourrait ainsi économiser des sommes importantes investies dans la construction des murs antibruit au bord des autoroutes.
Bien que peu nombreux, les représentants des associations qui militent contre les nuisances sonores ont protesté haut et fort contre le projet du ministre des Transports Vít Bárta d’augmenter les limites de bruit de 60 à 65 décibels (dB) dans la journée et de 50 à 55, voire 60 dB la nuit. On écoute Miroslav Grund de l’initiative Contre l’augmentation des limites de bruit :
« 10 dB, c’est dix fois plus de bruit. C’est comme si, dans une période précise, 5000 camions passaient près de votre immeuble et, tout d’un coup, ils étaient 50 000 ! Alors, pourquoi est-ce que le ministère parle de 10 dB et non pas de dix fois plus bruit auquel nous seront exposés ! »
Le projet est soutenu, à la surprise générale, par le ministère de la Santé qui explique cette mesure par une harmonisation de la législation tchèque avec celle de l’UE. L’Organisation mondiale de la Santé indique pourtant que le niveau moyen et prolongé du bruit nocturne ne doit pas dépasser 40 dB (l’équivalent du bruit émis dans une rue tranquille d’un quartier résidentiel), le niveau supérieur à 55 dB étant nocif pour la santé. Construire plus et moins cher – telle est, tout de même, la priorité du gouvernement. D’après le porte-parole du ministère de la Santé, « l’impossibilité de dépasser les limites hygiéniques actuels devient critique. » Le projet du gouvernement mobilise notamment les communes de Jesenice et de Dolní Břežany, situées à proximité du nouveau tronçon du périphérique de Prague et où le bruit nocturne atteint 55 dB. Ils ont lancé une pétition en faveur de la construction des murs antibruit. Parmi les manifestants, il y avait également les représentants d’une autre commune de la région pragoise menacée par le bruit, Panenské Břežany. Au total 30 000 habitants des villages environnants protestent contre la transformation du petit aéroport local de Vodochody en un aéroport international fréquenté par 3,5 millions de voyageurs par an.