Les Pragois se mobilisent contre le bruit

Le tribunal du ler arrondissement de Prague a rejeté la plainte des Pragois habitant dans la rue du 5 mai, une voie express qui canalise le trafic de plusieurs quartiers de la capitale. Les habitants des maisons bordant cette rue souffrent, jour et nuit, du bruit de voitures.

Photo: CTK
Les habitants de cette rue du grand centre de Prague ne sont pas au bout de leurs peines. Bien que le tribunal n'ait pas mis en cause le fait que le bruit dépasse à cet endroit les limites hygiéniques, il a conclu qu'il ne s'agissait que d'un dérangement qui serait dû à la situation dans cette localité. Selon le tribunal, la municipalité qui est propriétaire de cette artère, n'a pas, actuellement, la possibilité de changer cette situation. Il n'est pas dans les compétences de la municipalité de Prague de décider de la limitation de la vitesse, ce que demandait la partie plaignante, et elle ne peut pas construire des écrans antibruit. Et le tribunal de constater que les compensations financières pour les personnes lésées ne seraient pas non plus une bonne solution au problème.

La plainte des riverains repose sur des rapports d'experts ayant constaté que le bruit généré par les voitures atteint dans cette localité presque 70 décibels le jour, et 60 décibels la nuit. Les limites hygiéniques ne permettent pourtant pas de dépasser 60 décibels le jour et 50 décibels la nuit. Selon Alzbeta Rejchertova d'une association des habitants lésés, il y a pourtant plusieurs possibilités de réduire le bruit dans cette localité. L'association propose plusieurs solutions dont la construction d'un tunnel, la réduction du nombre de voies de l'artère, l'introduction d'un péage ou bien le changement de revêtement de la chaussée.

La municipalité rejette toutes ces propositions en affirmant que la situation est sans issue pour le moment. Selon l'avocat municipal Frantisek Gebauer, la réduction du bruit de 10 décibels mènerait à la fermeture complète de la voie express. La solution serait donc la construction d'un périphérique et l'adoption des mesures générales qui réduirait le trafic dans toute la ville. Cette vision lointaine et improbable est cependant loin de satisfaire les personnes souffrant du bruit et qui sont obligées en plus de respirer l'air pollué par les gaz d'échappement. Ils refusent de se plier au verdict du tribunal et envisagent de faire appel.