Australie : la Tchèque Voráčová de retour au pays tandis que la saga Djokovic continue

Renata Voráčová

En ce début d’année 2022 encore marqué par un certain virus, l’affaire Djokovic fait un bruit assourdissant, avec le joueur de tennis serbe finalement peut-être autorisé à disputer l’Open d’Australie. Arrivée plus tôt que le numéro un mondial sur le territoire australien, la joueuse tchèque Renata Voráčová a été enfermée dans le même hôtel que lui avant de décider de rentrer en Tchéquie suite à l’annulation de son visa.

Classée 82e mondiale, âgée de 38 ans et spécialiste du double, Renata Voráčová n’était pas habituée à faire la une de l’actualité. Non vaccinée, elle a prouvé qu’elle avait récemment eu le covid au moment de son arrivée en Australie pour participer au tournoi WTA de Melbourne début janvier :

« Tout était en ordre et sans problèmes à l’arrivée. Ils ont vérifié que j’avais les documents nécessaires et rien d’autre. J’ai passé sans encombre les contrôles fédéraux et ceux de l’Etat de Victoria. »

Le 7 janvier, Renata Voráčová est interpellée par la police des frontières australienne :

« La police fédérale est venue me voir à l’hôtel officiel et m’a emmenée en me disant qu’ils avaient des questions sur mon autorisation de séjour. Il ne m’est pas venu à l’esprit que ça allait être un interrogatoire. »

La joueuse tchèque se retrouve dans le même hôtel que Novak Djokovic :

Novak Djokovic | Photo: Patrick Hamilton,  ČTK/ZUMA

« Imaginez-vous : j’étais en survêtement et ils m’ont emmenée dans l’hôtel de rétention avec seulement les habits que j’avais sur moi, et ils m’ont autorisé à prendre seulement mon téléphone portable et mon chargeur. »

Des fenêtres de cet hôtel « très rudimentaire » selon elle, Renata Voráčová peut entendre les fans scander le nom du numéro 1 mondial serbe et même le sien :

« J’aurais dû rester une semaine dans cet hôtel, sans possibilité de m’entraîner - toute ma préparation faite pour rien et si d’aventure ma procédure avait abouti j’aurais pu disputer le tournoi mais sans avoir pu m’entraîner. Cela n’avait pas de sens de rester dans ces conditions. »

Rentrée lundi dans son pays, la joueuse tchèque a déjà indiqué qu’elle allait demander une compensation financière à la fédération australienne de tennis.

« La différence entre Djokovic et Voráčová est que l’un peut se payer une équipe entière d’avocats et que l’autre non », estime la spécialiste du tennis mondial Carole Bouchard, qui note que la Tchèque « participait à un tournoi officiel avant d’être expulsée et de se voir infliger trois années de suspension ce qui va l’empêcher de travailler ».

La fédération internationale WTA a publié un communiqué pour défendre la joueuse tchèque. Même s’il y est précisé que « la WTA pense que toutes les joueuses devraient être vaccinées », ce communiqué rappelle que « Renata Voráčová a suivi les règles et procédures, a été autorisée à entrer sur le territoire pour participer à un tournoi avant que son visa soit annulé bien qu’elle n’ait rien fait de mal ». https://www.wtatennis.com/news/2445141/wta-statement-on-renata-voracova-s-visa-in-australia

L’ambassadeur tchèque en Australie est également monté au créneau. Selon la chaîne ABC, Tomáš Dub a rencontré ce jeudi une responsable du ministère des Affaires étrangères à Canberra pour lui faire part de ses « préoccupations » quant à la détention de Renata Voráčová et l’annulation de son visa.