Automobile : les Coréens de Nexen s’apprêtent à investir 1,5 milliard d’euros en Bohême du Nord
C’est le plus important investissement en République tchèque de ces dernières années : le fabricant coréen de pneus Nexen s’apprête à implanter une usine dans la région de Žatec, en Bohême du Nord. Cet investissement d’un montant de 22 milliards de couronnes (815 millions d’euros) devrait permettre la création dans un premier temps d’au moins 1 000 emplois dans une région du pays particulièrement frappée par le chômage. Parallèlement, la société allemande Mubea, spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles, envisage, elle, de construire une deuxième usine à Prostějov (Moravie centrale), un projet là aussi source de 500 nouveaux emplois.
« Je pense que l’avancée des négociations est telle que la finalisation n’est pratiquement plus qu’une formalité. Je ne vois pas ce qui pourrait empêcher la signature des contrats et la réalisation du projet d’investissement. La question est plutôt de savoir quand tout cela sera finalisé, mais je pense que cela pourrait l’être vers la fin mai début juin. »
Mais le prix de vente du terrain, dans une zone industrielle située à quelques kilomètres de la frontière avec l’Allemagne, n’est pas la seule raison qui a motivé Nexen à s’installer dans le nord de la République tchèque. Président de l’Association pour les investissements étrangers, Kamil Blažek explique quelles sont les autres :
« La main-d’œuvre tchèque n’est plus aussi bon marché qu’il y a quelques années de cela. Bien sûr, elle reste meilleur marché que la main-d’œuvre allemande ou française, le marché tchèque du travail est un peu plus flexible, mais il y a d’autres pays en Europe comme la Pologne, la Hongrie, la Roumanie ou la Bulgarie, où la main-d’œuvre est encore moins chère que chez nous. La différence est que la République tchèque offre aux investisseurs la garantie d’une bonne qualité à un prix raisonnable, en outre avec d’autres facteurs attrayants comme les infrastructures, même si celles-ci ne sont pas parfaites, et sa position géographique. »
Par ailleurs, les investisseurs coréens ne sont pas en territoire inconnu en République tchèque. Ainsi, Nexen fournira en pneus les constructeurs automobiles Hyundai et Kia installés en Moravie du Nord et en Slovaquie, sans oublier Škoda Auto pour ses modèles Octavia et Rapid. Et que ce soit Hyunday à Nošovice ou Kia à Žilina, personne n’a encore entendu les dirigeants coréens regretter de s’être installés dans l’ancienne Tchécoslovaquie, et ce pas même malgré un salaire mensuel brut moyen de 1 115 euros chez Hyunday supérieur d’environ 20% à la moyenne pour l’ensemble de la République tchèque, tous secteurs d’activités confondus. On le voit donc, le prix pour un travail relativement peu qualifié mais nécessitant néanmoins un certain savoir-faire n’est donc pas le seul facteur de décision, comme le confirme le président de l’Association pour les investissements étrangers :
« Il est certain que si notre main-d’œuvre était aussi chère qu’en Europe de l’Ouest, les investisseurs ne viendraient pas chez nous, car le marché tchèque est trop petit. Mais la République tchèque, de par sa position au cœur de l’Europe, est une porte sur l’Europe de l’Ouest. Nous sommes suffisamment prêts des pays qui représentent des plus grands marchés plus intéressants pour l’écoulement de ce qui est produit dans les usines installées en République tchèque. Et tout cela, nous sommes en mesure de le proposer aux investisseurs à des conditions avantageuses. »
Dans une industrie automobile particulièrement bien portante ces derniers mois, les Coréens du Sud ne sont pas les seuls à s’être laissés séduire par la République tchèque. Jeudi, le fournisseur allemand Mubea, qui emploie déjà 790 personnes, a fait savoir qu’il envisageait de construire d’ici à 2016 une nouvelle usine à Prostějov. Si le montant de l’investissement n’a pas été communiqué, on sait en revanche qu’il pourrait permettre la création de 500 emplois.