Autres réponses au concours de Radio Prague

Stalin's Monument

Dans la rubrique du courrier de cette semaine, nous revenons une fois de plus sur le récent concours de Radio Prague. Comme vous le savez, c’est Claire Le Bris-Cep qui l’a remporté. Comme souvent dans les concours, il est difficile de départager les résultats. Et nous avons eu droit à d’autres sympathiques réponses. Je vous rappelle que le thème du concours était : Quelle date, quelle époque ou quel événement de l’histoire tchèque vous a le plus impressionné ? Rendons justice donc à quelques uns de nos auditeurs ou internautes qui ont participé.

Jan Palach
Je vous propose notamment une des réponses les plus originales reçues par la rédaction française. Il s’appelle Sylvain Adeline, il a 29 ans. On écoute son courrier :

« Je suis artiste sous le pseudonyme Syrano. Adorant la musique classique, j'ai découvert la Tchéquie au travers de Smetana et de la Moldau. Je ne savais pas comment répondre à cette question de manière profonde puisque comme beaucoup d'entre nous, le fait de l'histoire tchèque qui me vient à l'esprit est le 16 janvier 1969 et l'immolation par le feu du jeune Jan Palach, symbolisant à jamais pour la jeunesse tchèque, mais aussi pour le monde entier, la résistance à l'oppression, la force de l'esprit et des idéaux, la puissance des actes humains, de la protestation et du sacrifice. J'ai donc écrit une chanson en hommage à Jan Palach. Modestement. Je vous envoie le résultat en pièce jointe. Ce sera ma réponse à la question. »

Et pour tous nos auditeurs, et nos internautes, voilà donc la chanson que Syrano interprète en français, et en tchèque, rien que ça ! Sa chanson s’appelle Naše myšlenka, qu’on pourrait traduire comme ‘Notre idée’.


Le monument à Staline sur l'esplanade de Letna
Autre courrier reçu en réponse au concours, celui de notre fidèle auditeur Anthony Loser :

« Etant un enfant des années 80, je suis trop jeune pour vous faire savoir quel grand événement de l'Histoire tchèque m'a le plus marqué personnellement. Je vais donc vous parler d'une anecdote de l'histoire qui, au gré de mes lectures sur votre ville, m'a énormémement étonné. Il existe un lieu à Prague qui est des plus romantiques : le célèbre parc de Letná, d'où le touriste peut avoir une des vues les plus magistrales sur le centre-ville. Beaucoup ignorent qu'à la place du métronome actuel, on décida en 1949 de réaliser sur les hauteurs de Letná un ensemble arcitectural qui devait dominer le paysage de la capitale tchèque. Le sculpteur Otakar Švec commença en 1952 la construction d'une énorme statue de Staline, nommé citoyen d'honneur de la ville en 1947. Pas moins de 600 ouvriers, une vingtaine de tailleurs de pierre furent nécessaires pour mettre en oeuvre cette statue monumentale qui représentait "le petit père des peuples" et, derrière lui, des travailleurs soviétiques et tchécoslovaques. En 1955, cette statue est finie, Staline n'est plus de ce monde depuis deux ans - tout comme Švec, condamné au suicide à cause du stress ! Ce qui m'a le plus étonné dans toute cette histoire, c'est qu'en 1962, en pleine période communiste - Antonín Novotný, alors président de la Tchécoslovaquie, proclame début juillet 1960 la « victoire du socialisme » - on décide finalement de supprimer cette statue surnommée par les Pragois de manière ironique « La queue chez le boucher » ; cette expression faisant illusion à la queue que l'on devait faire dans les magasins pour acheter de la nourriture. Des tonnes d'explosifs furent employés pour faire écrouler cet édifice de plus de 15 mètres de haut et de 22 mètres de long. Depuis 1991, à ce même endroit, on y trouve un métronome gigantesque qui bat au rythme du temps qui passe... et des mentalités qui changent ! »