Bouclier antimissile : Prague et Varsovie accordent leurs violons

Mirek Topolanek et Donald Tusk, photo: CTK

Le Premier ministre polonais Donald Tusk était à Prague ce jeudi pour une visite officielle au cours de laquelle il a rencontré le président tchèque Vaclav Klaus et son homologue Mirek Topolanek. Le bouclier antimissile que Washington souhaite installer en Pologne et en République tchèque était évidemment l’un des principaux sujets abordés au cours de cette visite.

Mirek Topolanek et Donald Tusk,  photo: CTK
« Je recommanderais aux journalistes tchèques et polonais d’apprendre enfin leur langue réciproque, pour ne pas qu’on perde bêtement du temps à traduire, parce que nous deux nous comprenons mutuellement » : une formule par laquelle le chef du gouvernement tchèque a tenu à souligner lors de leur conférence de presse conjointe qu’il était sur la même longueur d’ondes que le Premier ministre polonais concernant notamment ce projet de bouclier antimissile.

Ni l’un ni l’autre ne veulent précipiter les choses, et Mirek Topolanek s’est refusé à donner une date précise pour la fin des négociations avec Washington :

« Dans l’idéal (...) nous pourrons transmettre les accords au Parlement aux fins de ratification après le sommet de l’OTAN à Bucarest, en avril ou plus tard. C’est l’hypothèse idéale, ce ne sera pas forcément comme ça parce qu’il y a des facteurs extérieurs et il faut encore que nos conditions soient remplies, que les négociations soient achevées et d’autres facteurs peuvent encore retarder tout ça. Donc pas d’échéance précise, la formule qui reste valable est ‘la qualité est plus importante que la vitesse’ », a déclaré le Premier ministre tchèque.

Donald Tusk,  photo: CTK
De son côté Donald Tusk semble vouloir imposer des conditions plus contraignantes aux Américains que son prédecesseur à la tête du gouvernement polonais. « Ce n'est pas une course contre la montre. L'essentiel est d'obtenir gain de cause dans les négociations, pour la partie polonaise aussi bien que tchèque », a déclaré le Premier ministre polonais avant d’ajouter que la fin de ces négociations n’était pas liée à la fin du mandat de l’actuel président américain George W. Bush.

Rappelons que Washington veut déployer d'ici à 2012 dix intercepteurs de missiles en Pologne et une station radar en République tchèque, officiellement pour anticiper une éventuelle menace de la part d’ « Etats-voyous » tels que l’Iran. Un projet auquel les opinions publiques des deux pays semblent hostiles. Selon le plus récent sondage réalisé ici, 70% des Tchèques ne souhaitent pas voir le radar américain installé en Bohême.

Le Premier ministre tchèque sera à Washington fin février, tandis que son homolgue polonais devrait se rendre à Moscou début février pour discuter de ce projet de bouclier que les autorités russes voient d'un très mauvais oeil.