Radar américain, Traité de Lisbonne : la rentrée s’annonce déjà tendue sur la scène politique tchèque

Mirek Topolánek, photo: CTK

Deux jours après la signature du premier accord sur le déploiement d’une base radar américaine sur le sol tchèque, la question de sa ratification fait déjà l’objet de discussions et spéculations à Prague. Qui votera pour, qui votera contre au Parlement ? Et quand le vote va-t-il se dérouler ? Pas encore de réponse claire.

Mirek Topolánek,  photo: CTK
Mon radar américain contre ton traité européen : cette formule va-t-elle résumer le débat politique en République tchèque pendant les prochains mois ? Il semblerait en tout cas que la ratification des accords avec Washington sur le radar et la ratification du Traité de Lisbonne soient de plus en plus liées dans les discours des membres du principal parti au pouvoir, le Parti civique démocrate (ODS). Mercredi, c’est le chef de ce parti et du gouvernement Mirek Topolánek qui y est allé de sa petite phrase sur le sujet :

« Le groupe ODS compte 81 députés et je pense connaître l’avis de la majorité d’entre eux. Donc je ne peux que très difficilement m’imaginer que les députés et même les sénateurs ODS votent pour le Traité de Lisbonne si la ratification des accords avec les Etats-Unis échoue. »

Le Traité de Lisbonne est toujours étudié par la Cour constitutionnelle, qui devrait rendre sa décision sur sa conformité avec la Constitution tchèque à l’automne. Et c’est à l’automne que le chef du gouvernement espère faire voter députés et sénateurs sur le radar américain. Si la majorité est assurée au Sénat, le vote des députés est beaucoup moins prévisible. Les Verts sont divisés sur la question, plusieurs députés sociaux-démocrates ont indiqué à la presse qu’ils pourraient voter pour le radar.

Karel Schwarzenberg,  photo: CTK
D’ici là, la République tchèque aura peut-être un nouveau chef de la diplomatie. Selon les médias tchèques l’actuel, Karel Schwarzenberg, semble de plus en plus près de la sortie : l’audit sur les finances du vice-Premier ministre Jiří Čunek va bientôt être publié. Et si les conclusions de cet audit commandé par M. Schwarzenberg sont négatives, il a indiqué qu’il démissionnerait. On écoute le Premier ministre à ce sujet :

« Cela va peut-être vous surprendre, mais ce problème exagéré et un peu artificiel ne m’intéresse plus depuis longtemps. Il ne m’intéresse que dans le cas où cela entrainerait le départ de M. Schwarzenberg du gouvernement. Cela m’ennuierait, je le considère comme peut-être le meilleur ministre des Affaires étrangères depuis 1989. Je les laisse tous les deux régler leur problème, mais en ce qui me concerne je souhaiterais que Karel Schwarzenberg reste. »