Brundibár, un opéra d’enfants créé au ghetto de Terezín

L'opéra Brundibár

Le 27 janvier, la République tchèque aussi a rendu hommage aux victimes de l'Holocauste. A cette occasion, nous vous présentons, dans cette émission musicale, l’opéra Brundibar, monté pendant la Seconde Guerre mondiale par des enfants et pour les enfants au camp de concentration de Terezín.

Hans Krása,  photo: public domain

Pour rappel, quelque 150 000 juifs de toute l'Europe sont passés par ce camp situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Prague, un camp que les nazis ont tenté de faire passer pour un « ghetto modèle ». « Brundibár », tel est le nom ce célèbre opéra créé par le compositeur juif pragois Hans Krása et dont le livret a été rédigé par l’écrivain Adolf Hoffmeister.

Créé par le compositeur juif pragois Hans Krása sur le livret rédigé par l’écrivain Adolf Hoffmeister, Brundibár raconte l'histoire d’un frère et d’une sœur, très pauvres. Ils vivent avec leur mère malade et doivent lui acheter du lait. N'ayant pas d'argent, ils décident de chanter dans la rue pour en récolter un peu. Mais le tyrannique Brundibár étouffe leurs chants avec son orgue de barbarie. Avec l'aide d'autres enfants et d'animaux, ils vont tenter de le chasser.

Source: public domain

Brundibár, cet opéra monté au sein du ghetto malgré les vagues de déportation des enfants vers une mort certaine, a été présenté au comité de la Croix-Rouge en juin 1944, venu constater les conditions de vie à Terezín. Le comité est reparti en n’ayant pas voulu voir que ce « camp modèle » n’était qu’une mascarade orchestrée par les nazis pour duper l’opinion internationale. Des scènes de l’opéra apparaissent aussi dans le film de propagande intitulé « Theresienstadt » et tourné en été 1944.

Assassiné par les nazis en 1944 à Auschwitz, le compositeur tchéco-allemand et l’auteur de Brundibár, Hans Krása, fait partie de la pléiade de musiciens, écrivains et artistes internés à Terezín. Parmi eux, le chef d’orchestre Karel Ančerl, le pianiste Gideon Klein, le compositeur Viktor Ullmann, les écrivains Arnošt Lustig et Ivan Klíma, ou encore le poète français Robert Desnos.

L’histoire singulière de Brundibár est bien connue à l’international et notamment dans les pays francophones, où l’opéra a été monté à plusieurs reprises.