Cabines téléphoniques : la fin d'une époque en République tchèque

Photo: Kristýna Maková

Les cabines téléphoniques publiques vont bientôt disparaître des rues tchèques. L'opérateur O2 a annoncé la semaine dernière qu'il allait mettre fin à ses opérations d'ici à la fin de l'année. Seules quelques cabines seront maintenues en service dans quelques petits villages situés dans des zones blanches sans réseau mobile.

Photo: Kristýna Maková
Au tournant du siècle, dans la décennie qui a suivi la chute du communisme, il y avait environ 30 000 cabines téléphoniques publiques en République tchèque. Cependant, avec l'arrivée des téléphones mobiles, leur nombre a commencé à diminuer. Aujourd'hui, il n'en reste qu'environ 4 500.

« Ces dernières années, la disponibilité du réseau de téléphonie mobile 4G a considérablement augmenté. C’est l’un des meilleurs d’Europe et couvre actuellement 96,9% du territoire du pays. De nos jours, la plupart des gens utilisent un téléphone portable ou une ligne fixe et les cabines téléphoniques ont perdu leur raison d'être », explique Lucie Jungmannová, porte-parole d'O2, à l'agence de presse tchèque ČTK, ajoutant que certaines cabines téléphoniques sont utilisées moins d'une fois par mois.

La loi obligera O2 à maintenir des téléphones publics payants dans les petits villages et les endroits sans réception suffisante du réseau mobile (les zones dites blanches), où les téléphones publics payants constituent un moyen important d'appeler un numéro d'urgence. L'année prochaine, il ne restera qu'environ 1 300 téléphones publics dans tout le pays.

A titre de comparaison, il ne resterait que 300 cabines en France dont 100 en état de marche selon les médias locaux.

En Tchéquie, les localités sont désignées par l'Office tchèque des télécommunications et les coûts de fonctionnement sont indemnisés par l'État. En moyenne, O2 reçoit 9 000 couronnes par an par cabine téléphonique.

Parallèlement à la diminution du nombre d'appels téléphoniques publics, O2 a également été confrontée à une augmentation du vandalisme. Le coût de leur maintenance et de leur exploitation dépasse largement les revenus générés.

Les cabines téléphoniques dont le maintien n'est pas requis par la loi devraient fonctionner jusqu'au 31 décembre 2019, avant d'être démantelées.

Certaines des anciennes cabines téléphoniques seront converties en bibliothèques miniatures, appelées Knihobudky, dans lesquelles tout le monde peut librement emprunter et déposer des livres.

Le projet, lancé en 2013, bénéficie du soutien financier de la Fondation 02. Il existe actuellement plus de 40 cabines téléphoniques converties en bibliothèques publiques miniatures à travers le pays.