Camille Hunt : « On rencontre plus de monde en une semaine de foire qu’en un an à la galerie »
Camille Hunt est canadienne. Avec sa collègue américaine d’origine tchèque Katherine Kastner, elle anime une petite galerie dans le quartier de Holešovice à Prague, qui a pour ambition de représenter les jeunes espoirs de la scène artistique tchèque et de devenir une référence dans la promotion de l’art contemporain. Elle rappelle quand et comment est née la galerie sobrement intitulée Hunt-Kastner.
Qui se trouve à Smíchov...
« Tout à fait. On est parties pour des raisons diverses. Je dis souvent, en anglais qu’il y avait ‘trop de cuisiniers dans la cuisine’. Futura, c’est un très bel espace, mais énorme, on faisait de grandes expositions de groupes d’artistes. On pensait que ce qui manquait vraiment à Prague c’était une galerie privée qui s’occupe de la carrière des artistes. On n’a que dix artistes avec lesquels on travaille intensémment. Il ne s’agit pas uniquement des expositions que l’on prépare dans notre espace. Mais on travaille aussi sur les catalogues, la documentation, les expositions ailleurs aussi, à l’étranger, et les foires. Ça c’est un aspect très important... »C’est là que vous rencontrez les acheteurs...
« Oui, mais pas seulement les acheteurs. Il y a aussi tous les commissaires qui viennent pour voir ce que font les jeunes galeries. En une semaine, à ces foires, on rencontre plus de monde issu du monde professionnel des arts qu’en un an dans la galerie. »Vous dites, une dizaine d’artistes. Quels sont ces artistes tchèques que vous représentez ?
« Il y a Eva Koťátková, par exemple, que nous présentons à la galerie en ce moment. Les autres noms que les auditeurs pourraient connaître, c’est par exemple Josef Bolf qui a certaines oeuvres à la Galerie A l’anneau d’or, dans le cadre de l’exposition Po sametu (Après le velours) qui présente beaucoup d’autres artistes comme Daniel Pitín ou Jirka Týn avec qui on travaille aussi. A l’heure actuelle, Josef Bolf a aussi une exposition individuelle à la galerie de l’hôtel de ville de la Vieille-Ville. La plupart des artistes avec lesquels on travaille sont jeunes. Ce qu’on fait avec la galerie, c’est d’établir ces artistes. »Vous êtes une sorte de tremplin pour ces jeunes artistes ?
« Un peu. Mais on ne prend pas pour autant des étudiants. Il ne faut pas qu’ils aillent directement de l’école à une galerie, je pense. »En fonction de quoi choisissez-vous les artistes que vous représentez, est-ce en fonction de vos propres coups de cœur, avec votre collègue ?
« C’est cela. Il y a beaucoup d’artistes avec lesquels on aimerait travailler, évidemment. On ne peut pas tout faire, donc on essaye de faire un choix. C’est très difficile. On se limite pour l’instant à une dizaine parce qu’on n’a pas la possibilité de travailler correctement avec une vingtaine d’aristes. »
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans Culture sans frontières ce dimanche.