Cent ans du Musée national technique
Le 5 juillet dernier, le Musée national technique a soufflé ses 100 bougies. L’occasion de vous présenter l’histoire et le présent de cette institution qui a vu le jour le 5 juillet 1908 à l’initiative des Hautes études techniques et des milieux industriels avec un programme déjà bien moderne à l’époque : être une institution éducative, encourager de nouvelles découvertes techniques, documenter les tendances du développement technique et sauvegarder des exemples concerts de ce développement pour les générations futures.
Les célébrations du centenaire du musée ont toutefois été plutôt symboliques, car le bâtiment fonctionnaliste du musée qui se trouve près de la colline de Letná, dans le 7e arrondissement de Prague, subit une restauration complète qui s’est prolongée plus que prévu et les collections n’ont pas encore emménagées dans les locaux rénovés. Horymír Kubíček, directeur général du musée :
« La reconstruction était nécessaire car, pratiquement depuis les années 1930, date de l’achèvement de la construction du musée selon les plans de l’architecte Milan Babuška, le bâtiment n’a jamais été rénové. On est maintenant en train de terminer la deuxième étape des travaux d’un coût d’environ 210 millions de couronnes. »
Plusieurs fois durant son existence, le musée devait s’habituer à ce que les travaux ne soient toujours pas terminés à la date prévue. Il en était ainsi déjà au moment de sa fondation : la réunion constituante du musée technique du Royaume de Bohême s’est tenue le 5 juillet 1908. Bien que ce soit ce jour qu’on considère comme celui de la fondation du musée, plus de deux ans se sont encore écoulés avant que les premiers 227 visiteurs puissent visiter les collections, le 28 septembre 1910. Or ce n’était pas encore dans le bâtiment actuel du musée, mais au palais Schwarzenberg au Château de Prague. Les objets exposés ont alors été divisés selon les principales branches industrielles de l’époque : constructions mécaniques, électrotechnique, industrie minière et métallurgique, industrie du verre, de la céramique, des transports, le trafic ferroviaire et routier, l’industrie textile, chimique, du papier, de la bière, du bâtiment et de la polygraphie.
Le bâtiment du musée conçu en deux parties – musée technique et musée agricole - a été achevé en 1938. Pendant la guerre, il a été occupé par le ministère des Postes du Protectorat et les collections techniques ont été déplacées au palais des Invalides à Karlín qui a servi de dépôt du musée technique jusqu’aux inondations catastrophiques d’août 2002. Le bâtiment même est à lui seul un bijou architectonique : son style est un style fonctionnaliste tardif avec des éléments classicisants accentués par le caractère symétrique du complexe : les entrées ornées de piliers verticaux et l’utilisation d’un matériel classique – la pierre. Le hall d’entrée est conçu comme un panthéon des savants, chercheurs et inventeurs tchèques. Pour ses qualités architectoniques et sa valeur urbanistique, le bâtiment a été inscrit sur la liste des monuments culturels.
Le Musée national technique a, aujourd’hui, le statut de musée central de RT et d’institution scientifique ayant la fonction de documenter, présenter et informer de tout ce qui a trait à la technique et à la science. Les collections réunies en tant que mémoire de la société représentent la base de ses activités. Elles contiennent plus de 60 000 unités, alors que le nombre des différents objets est encore de plusieurs fois supérieur à ce chiffre. La plupart des objets sont dans des dépôts et seuls 15% de l’ensemble de la collection sont présentés dans les expositions permanentes. La somme de 60 milliards de couronnes pour laquelle les collections sont assurées illustre leur valeur.
On peut y trouver des objets uniques tels que les instruments astronomiques du XVIe siècle avec lesquels Tycho Brahé effectuait ses observations, le premier véhicule tchécoslovaque ou encore les premières daguerréotypies. L’ampleur des collections est documentée par plus d’une centaine de véhicules des chemins de fer, par un fonds très important des archives de la technique et de l’industrie et une bibliothèque comptant plus de 250 000 volumes.En rapport avec les travaux de rénovation, il a fallu déménager un wagon-salon d’une valeur de presque 300 millions de couronnes. Par la voie ferrée, il a été transporté jusqu’au dépôt de Chomutov, dans le nord de la Bohême. Fabriqué au 19e siècle à Prague-Smíchov, dans les usines Ringhoffer, ce wagon-salon est resté dans les collections du musée technique pendant plus de 40 ans, raconte le porte-parole du musée, Alice Třísková :
« Depuis 1921, le wagon était utilisé par l’archevêché de Prague, mais avant encore, ce wagon fabriqué sur commande servait de véhicule d’inspection aux chemins de fer des villes d’Ústí nad Labem et Teplice. »Et la porte-parole de préciser qu’un nouveau musée des chemins de fer devrait s’ouvrir, en 2015, à la gare Masaryk, au centre de Prague, et c’est pour cette raison aussi que les célébrations du 100e anniversaire du musée se dérouleront, avec quelques jours de retard, dans cette gare :
« Ce sera le 15 juillet prochain et à cette occasion, on assistera à la sortie d’un nouvel ouvrage consacré au patrimoine industriel de la Bohême. On fêtera l’anniversaire dans les locaux de l’ancien dépôt des locomotives de la gare Masaryk. »
Le but des travaux qui se poursuivent depuis 2003, est de rénover le bâtiment dans l’esprit du plan original de l’architecte Milan Babuška des années 1930. Le bâtiment sera rendu accessible au public à l’automne prochain, mais ce sera encore sans les objets. Au plus tard en 2010, les visiteurs pourront admirer ses nouvelles collections installées. Le résultat des travaux, ce sera un accroissement de la surface de 2500 mètres carrés et la création de 4 nouvelles salles d’exposition spacieuses, chacune d’une superficie de 600 mètres carrés. Pour la première fois de son historie, le Musée technique national proposera les expositions d’architecture et de design. Les expositions d’astronomie, de photographies et de technique de tournage de films seront considérablement élargies et le musée espère attirer l’attention du public par ses nouvelles installations intitulée « La technique et les communications dans la vie de tous les jours. »