Ces parents qui ont une vocation pédagogique

Les parents tchèques qui désirent remplacer les instituteurs et se charger, eux même, de l'instruction de leurs enfants, risquent de se heurter, désormais, à un certains nombre de problèmes. Vaclav Richter.

En République tchèque, la fréquentation de l'école est obligatoire. Pourtant, il y a, actuellement, trois centaines d'enfants dont l'instruction a été confiée à leurs parents dans le cadre d'un projet expérimental. Le ministère tchèque de l'Education nationale vient, cependant, de rendre plus sévères les conditions de participation à ce projet. Les parents désirant devenir enseignants de leur progéniture, seront obligés, désormais, de prouver que leur enfant n'est pas comme les autres et doit être instruit d'une façon spéciale. Le projet ne concernera que les enfants extrêmement doués ou, au contraire, souffrant d'un léger handicap au niveau des fonctions cérébrales. S'y ajoutent encore les élèves traumatisés, complexés ou souffrant de bizutage. Pour l'instant, la majorité des 300 enfants participant au projet n'ont pas ce genre de problème. Désormais, les parents d'un enfant « normal », qui ne présente aucune de ces particularités, seront donc obligés de l'envoyer à l'école. Cela ne plaît pas aux familles estimant que l'éducation au foyer profite à leurs petits. "Le ministère a laissé entendre que les parents ne sont pas des partenaires pour lui," déclare Michal Semin de l'Association des amis de l'école à domicile. Le ministère insiste, aussi, à ce que cette instruction exceptionnelle soit bien surveillée par des organes compétents, car les règles de l'enseignement à la maison doivent être bien définies. Quatre écoles tchèques seulement, dont deux à Prague, ont l'autorisation de suivre et de contrôler le travail pédagogique des parents. Jusqu'à présent, les parents ne devaient amener leur élève à l'école, qu'une fois par semestre, pour lui faire subir un examen. Désormais, ces contacts seront plus fréquents, car l'enfant devra passer à l'école quatre heures par mois. Les parents sont mécontents et protestent contre ces nouvelles obligations, auprès de la Commission de l'éducation nationale du Parlement. Ils ont un argument de taille: à une exception près, les petits élèves des écoles à domicile en Tchéquie ont toujours réussi aux examens semestriels. De même, à l'étranger, les résultats de ce genre d'instruction sont positifs, et les enfants éduqués de cette façon sont en général plus instruits, plus indépendants que les autres et n'ont aucun problème à s'intégrer dans une collectivité.