Ces vendredi et samedi, les Tchèques votent pour élire leur nouveau président

Photo: ČTK

Plus de huit millions d’électeurs tchèques sont appelés aux urnes ces vendredi et samedi pour élire leur président. Neuf candidats sont en lice au premier tour de cette deuxième élection présidentielle au suffrage universel direct de l’histoire de la République tchèque. Tour d’horizon des principales informations à retenir sur ce rendez-vous électoral.

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Jusqu’en 2008, le président tchèque était élu par le Parlement. Depuis l’adoption, en 2012, de la loi sur l'élection au suffrage universel direct, ce sont les Tchèques eux-mêmes qui choisissent leur chef d’Etat. Le président sortant Miloš Zeman a ainsi été le premier à être élu de la sorte, et aujourd’hui, il fait face à huit autres candidats qui souhaitent lui succéder au Château de Prague.

Ces autres candidats sont les suivants : Mirek Topolánek, ancien Premier ministre, Michal Horáček, un entrepreneur et musicien, Pavel Fischer, un diplomate, ancien ambassadeur tchèque en France, Jiří Hynek, un lobbyiste de l’armement, Peter Hannig, le président du parti du Bon sens, Vratislav Kulhánek, l’ancien PDG de Škoda Auto, Marek Hilšer, un médecin, et Jiří Drahoš, un chimiste, ancien président de l’Académie des Sciences. On constatera que cette constellation de candidats est exclusivement masculine et qu’à l’exception de Miloš Zeman, candidat à sa propre succession, aucune des personnalités qui s’étaient présentées en 2013 n’a voulu réitérer l’expérience.

L'élection présidentielle à Washington,  États-Unis,  photo: ČTK
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 14 heures ce vendredi et les refermeront à 22 heures, avant de rouvrir samedi de 8 à 14 heures. A l’étranger, les ressortissants tchèques expatriés ont commencé à voter dès jeudi en raison du décalage horaire. 108 bureaux de vote de par le monde accueillent ainsi les Tchèques désireux de voter même s’ils ne vivent pas en République tchèque. Sur un total de quelque 500 000 Tchèques vivant à l’étranger, seule une petite minorité participe en général aux scrutins à distance. Selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères tchèque, Michaela Lagronová, un certain regain d’intérêt a toutefois été noté pour ce scrutin précis, avec davantage d’inscrits sur les listes électorales consulaires. En tout, ce sont 11 010 électeurs expatriés qui ont manifesté leur volonté d’aller voter. Parmi eux, des électeurs qui sont allés voter au consulat général de Chicago, une ville d’Amérique au fort passé d’émigration tchèque. D’après le consul Bořek Lizec, le nombre d’inscrits tend à augmenter à Chicago et dans le Midwest :

« Nous avons un peu plus de 230 inscrits. Je trouve que c’est un chiffre assez faible, sachant que nous avons émis 450 passeports en 2017. Mais la tendance est à une hausse progressive. Evidemment, il y a un certain nombre d’inscrits qui sont rayés des listes car la génération d’émigrés de 1948, particulièrement intéressée par la politique, est en train de disparaître. Mais de manière générale, la hausse est constante. Et je veux croire que cette tendance va continuer. »

Matěj Bílek et son arrière-grand-mère,  Margita Tynková,  photo: Eva Turečková
En République tchèque, plus de huit millions d’électeurs sont appelés à choisir leur principal représentant pour les cinq prochaines années à la tête de l’Etat. Parmi ces électeurs, le lycéen Matěj Bílek et son arrière-grand-mère, Margita Tynková, 92 ans, née encore sous la présidence du tout premier président tchécoslovaque, Tomáš Garrigue Masaryk.

Tous deux ont déjà choisi leur candidat favori. Pour Matěj, qui vote pour la première fois, l’élection présidentielle est un sujet qui intéresse aussi ses copains de classe :

« Je vais au lycée. J’ai remarqué que la majorité des gens s’y intéressait et était engagée politiquement. On voit que c’est un sujet qui intéresse, que ce n’est pas quelque chose qui les laisse indifférents. Mais j’ai aussi entendu que cette élection n’est pas importante, que cela n’a aucun impact sur la population. C’est sans doute partiellement vrai, mais je pense qu’il faut quand même profiter de la chance de pouvoir voter. »

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Après plusieurs mois de campagne électorale, c’est donc désormais aux citoyens en âge de voter et inscrits sur les listes, de départager les neuf candidats. Si aucun n’obtient la majorité absolue, les Tchèques seront rappelés aux urnes dans deux semaines, les 26 et 27 janvier prochains.

Enfin, c’est le 8 mars prochain, cinq ans jour pour jour après le début du mandat de Miloš Zeman, que son successeur, ou lui-même s’il est réélu, prendra officiellement ses fonctions, après avoir prêté serment. Le rôle du président tchèque est essentiellement représentatif, l’exécutif étant assuré par le chef du gouvernement dans le régime parlementaire tchèque.