Chronique de l'actualité économique tchèque
Les Tchèques épargnent. Les taux d’intérêt historiquement bas pour l’achat de biens immobiliers. 7 millions de touristes en République tchèque.
Les Tchèques épargnent
Les Tchèques sont économes, ou en tout cas ils mettent plus souvent de l'argent de côté que leurs voisins européens, selon une étude sur l'épargne des ménages tchèques réalisée par la bancassurance néerlandaise ING Bank. Des Tchèques donc plus prévoyants que la moyenne européenne, avec 77% des ménages qui thésaurisent, contre 68 % en Europe. 24 % des ménages mettent même de l'argent de côté de façon très régulière, chaque mois. Mais, pour l'ensemble des ménages, cette épargne est constituée de petites sommes, les ménages ne gonflant leur tirelire que très progressivement. D'après cette étude, seuls 42 % des ménages disposent d'une réserve d'argent leur permettant d'assurer leurs besoins élémentaires en cas de coup dur – c'est-à-dire de perte subite d'emploi et de chute brutale de revenus – une réserve qui leur permettrait de tenir pendant trois mois. C'est moins que la majeure partie des autres pays européens mais c'est plus, pour les ménages tchèques, qu'à la même époque l'année passée, où leur épargne ne leur permettait de tenir en moyenne seulement deux mois et dix-huit jours. Pour autant, les Tchèques se déclarent peu satisfaits de leur situation financière, qu'ils estiment avoir empiré ou au mieux stagné depuis l'année dernière. Une insatisfaction qui est surtout le produit d'une inquiétude, dans la conjoncture actuelle, de perdre notamment son emploi. Mais c'est surtout la hausse des prix qui représente une menace pour les ménages tchèques, comme l'explique Stanislav Skalický, directeur de l'association de conseils aux citoyens :
« La TVA va certainement avoir un impact sur la situation des familles où le budget est franchement serré. Je pense qu'il va y avoir des problèmes à ce niveau là. »
Une épargne en augmentation donc pour les ménages tchèques, mais une épargne peu dynamique et surtout peu rémunératrice, se réalisant la plupart du temps sur leur simple compte courant, ou au mieux sur de produits financiers subventionné par l'Etat, comme les pensions retraites. Selon l'auteur de l'étude, Libor Vaníček, directeur de la banque de détail ING Bank en République tchèque, les Tchèques ne sont pas une nation d'investisseurs, ils n'ont pas le sens du risque.
Les taux d’intérêt historiquement bas pour l’achat de biens immobiliers
Les taux d'intérêts pour les prêts immobiliers sont historiquement bas depuis dix ans. Ils sont tombés en décembre en moyenne à 3,17 % - un record. En 2009, ils tournaient encore autour de 5,61 %. Une situation qui attire les investisseurs, comme le remarque Michal Pitucha, directeur de M&M hypocentrum, le service de prêts de l'agence immobilière homonyme :« Je perçois les prochains mois comme très positifs pour les acheteurs qui envisagent l'achat de biens immobiliers, parce que la combinaison des très faibles taux d'intérêts et la baisse des prix de l'immobilier est très avantageuse. »
Les banques rivalisent donc pour offrir de meilleurs taux d'intérêts et les meilleures conditions. En décembre, le nombre de prêts immobiliers a ainsi nettement augmenté. Josef Rajdl est le chef analyste de la société de conseils Fincentrum :
« La plupart des banques se sont efforcées de proposer des offres spéciales de dernière minute pour atteindre des objectifs commerciaux et améliorer leurs portefeuilles de prêts. Les emprunteurs peuvent en profiter de façon significative, même pour refinancer leurs prêts. On estime que près de la moitié des prêts en cours sont des prêts qui refinancent d'autres prêts en cours. »
Les analystes encouragent cependant les particuliers à rester prudents. Josef Rajdl :
« Les gens doivent compter sur le fait qu'il peut leur arriver quelque chose, qu'ils peuvent se retrouver sans emploi pendant une période, donc ils ne doivent pas contracter des prêts qui dépassent leurs revenus. »
Ces faibles taux d'intérêts est une bonne nouvelle pour ceux qui ont déjà un prêt immobilier mais qui bénéficient de taux révisables. En moyenne, les Tchèques emprunteraient un million sept cent milles couronnes.