Sur quoi les Tchèques comptent-ils économiser en période de crise

Foto: Štěpánka Budková

D’après les spécialistes, la Tchéquie peut s’attendre encore à de plus lourdes conséquences de la crise économique mondiale, car aux Etats-Unis d’où elle est partie, rien n’indique que la situation va s’améliorer. Comment les Tchèques y font face, quelles sont les dépenses familiales qu’ils vont éventuellement limiter ?

Photo: Štěpánka Budková
D’après les résultats d’une récente étude internationale réalisée par le Barometr Cetelem, les foyers tchèques seraient prêts à se serrer la ceinture, en raison de la crise économique, surtout en consommant moins d’alcool et de tabac et en allant moins au café et au restaurant. Par contre, pas question de faire des économies sur les congés de vacances à l’étranger, de sacrifier le sacro-saint séjour au bord de la mer ni de rogner sur les dépenses consacrées à l’instruction ou la santé. Seulement 4 % de Tchèques interrogés ont déclaré qu’ils pourraient se passer des séjours de vacances cette année. C’est le plus bas pourcentage enregistré dans les 13 pays de l’Union européenne où l’étude a été réalisée. La raison de cette tendance quasiment unique en Europe (20 % des Français sont prêts, par exemple, à limiter leurs dépenses de vacances), s’explique par deux importantes réalités : la Tchéquie ne possède pas de mer et le prix des séjours en Tchéquie est souvent comparable à celui des séjours à l’étranger. Alors, comment faire des économies ? Sur les transports et les denrées alimentaires, les secteurs qui alourdissent le plus le budget familial à côté du logement, mais dans le cas de ce dernier des économies sont difficilement réalisables. En dépit de la crise, les foyers tchèques continuent à s’endetter. De ce fait, la politique de crédit des banques est obligée de s’adapter et les établissements bancaires font aussi des économies et rechignent de plus en plus à accorder de nouveau crédits ou bien pratiquent des conditions plus rigoureuses. L’économiste tchéco-américain qui a été candidat aux dernières élections présidentielles, Jan Švejnar, nous fournit quelques détails à ce sujet :

« Les banques tchèques ont adopté une position prudente. Elle accordent toujours des crédits, mais demandent de plus grandes garanties et font très attention à qui elles les accordent. Les dépôts effectués par les citoyens sont utilisés pour de nouveaux crédits, mais les banques conservent de plus grosses réserves pour ne pas avoir de grosses pertes éventuelles. »

La crise économique présente, pourtant, un avantage pour certains secteurs : les magasins qui pratiquent le discount ou en général ceux qui offrent les prix les plus bas et les ventes par Internet. Acheter chez Lidl, Penny Market ou autres magasins bon marché n’est plus un synonyme de pauvreté, mais d’achat intelligent.