Cinépur's Choice à l'Ecole de cinéma d'Uherske Hradiste : le corps humain devant la caméra...
Oliver Twist, Fantômas se déchaîne, Le tour du monde en 80 jours, Le journal d'Anne Frank, L'empire du soleil... la 30ème Ecole d'été de cinéma qui prendra fin ce week-end, à Uherske Hradiste, en Moravie du sud, aborde, sous différents angles, les sempiternels sujets de l'enfance et du conte de fées. Investie par plusieurs milliers de jeunes, friands de films cultes et de rencontres avec leurs créateurs, l'Ecole ne se limite pas pour autant aux deux thèmes cités, comme l'explique l'un des organisateurs de la manifestation, David Cenek.
"Evidemment, le retour à l'enfance est un sujet qui enchante un peu tout le monde, à l'exception des gens qui ont de mauvais souvenirs de cette période-là de leur vie. Personnellement, je ne suis pas un passionné des contes de fées... Je trouve que regarder, pendant dix jours, toujours ce même genre de films, ça peut ennuyer. Ce qui m'intéresse, ce sont les films difficilement accessibles chez nous, p. ex. les films d'Amérique latine, africains, même français : je pense notamment à 'Zéro de conduite' de Jean Vigo, que nous avons projeté en copie restaurée. Nous avons programmé plusieurs films classiques français qui évoquent l'enfance, l'univers enfantin : 'Les 400 coups' de François Truffaut (pour moi, c'est un des meilleurs films que j'ai jamais vu), 'Poil de carotte' de Julien Duvivier, dans sa version sonore... ""Je voudrais dire un mot sur une sélection qui est nouvelle dans le cadre de cette Ecole et que je trouve intéressante, c'est Cinépur's Choice. Cinépur est une revue bimensuelle de cinéma. Les films qu'elle présente à Uherske Hradiste ont, pour thème commun, le corps. Ces films-là diffèrent de ce qu'on a l'habitude de voir au cinéma : il s'agit p. ex. de 'Haut bas fragile' de Jacques Rivette, 'Elle a passé tant d'heures sous les sunlights' de Philippe Garrel, 'Une femme sous influence' de John Cassavetes, des films chinois, thaïlandais... Ils montrent tout ce qu'il est possible de faire avec une caméra. Souvent, ils manquent de narration, d'histoire, et obligent le spectateur à se concentrer sur la composition de l'image, le jeu de lumière, le travail des acteurs..."