Cinq ans et demi de prison pour abus sexuels
Bohumil Kulinský, le chef de Bambini di Praga, un chœur d’enfants de renommée mondiale, a été condamné, jeudi, à cinq ans et demi de prison ferme pour avoir commis des abus sexuels sur certaines jeunes filles qui étaient membres de cet ensemble. Plus de détails sur le dénouement de cette affaire qui avait fait la une de l’actualité pendant un certains temps.
Bohumil Kulinsky avait été arrêté en novembre 2004, juste avant de partir pour une tourné en Asie avec le chœur d’enfants Bambini di Praga. Il était soupçonné d’abus et de rapport sexuels avec des mineurs. En fin de compte, les enquêteurs étaient arrivés à la conclusion que Kulinský avait abusé de quarante-neuf membres de l’ensemble. En 2008, il avait été condamné à une peine de trois ans de prison avec sursis par la Cour de justice régionale de Hradec Králové. Cela n’avait pas suffi à la défense, qui oeuvrait pour un non-lieu, et le procureur, qui considérait cette condamnation comme insuffisante. La Haute cour de Prague, devant laquelle l’affaire a été portée en appel, a prononcé un tout autre verdict, en l’absence pour raison de santé de l’ancien chef de chœur qui se déclare innocent depuis le début : cinq ans et demi de réclusion criminelle et interdiction de travailler avec des adolescents pendant une période de dix ans. Tomáš Sokol, un des ténors du barreau tchèque et défenseur de Bohumil Kulinský, n’était pas extrêmement surpris par cette condamnation :
« Vous savez, en considération de l’acte d’accusation et de la plaidoirie du procureur au début de l’affaire, ce verdict ne peut pas être une surprise pour moi, sinon je ne serais pas un professionnel. Naturellement, il ne nous fait pas plaisir. D’un autre côté, il est clair que cela pouvait se terminer encore plus mal. »La Haute cour de Prague a retenu les accusations suivantes contre Kulinský : pendant les tournées, il s’est rendu coupable d’attouchements sur dix-neuf des jeunes filles qui lui avaient été confiées et a eu des rapports sexuels avec six d’entre elles. Huit de ses victimes étaient des mineures de moins de 15 ans à l’époque. Le président de la Haute cour, Karel Vrzáň, a déclaré que la cour régionale avait commis une grave erreur en prononçant sa condamnation. D’après lui, le fait que Kulinský, par ses activités liées au chœur Bambini di Praga, ait grandement contribué à la renommée de la République tchèque ne peut pas être considéré comme une circonstance atténuante. Bien au contraire, en tant que personnalité artistique, il devait d’autant plus respecter les principes de la morale. Le procureur et l’avocat de Kulinský se sont réservés le droit de poursuivre l’affaire en appel à la Cour suprême. Pour cela, il faudra d’abord que Bohumil Kulinský, qui ne souffre d’aucune déviation sexuelle et n’est pas un pédophile, commence sa peine de prison.