Climat : à Prague, le Maroc présente les enjeux de la COP 22 de Marrakech
Dans le cadre du Forum 2000 qui s’achève ce mercredi à Prague, un volet était également consacré à l’environnement. Parmi les invités figurait Khalid Temsamani, un professeur marocain directeur de l’Observatoire de l’environnement et du développement durable dans la région de Tanger-Tétouan. A quelques semaines de l’ouverture, du 7 au 18 novembre, à Marrakech de la COP 22 sur le réchauffement climatique, Khalid Temsamani est venu à Prague pour évoquer, entre autres, les enjeux que représente pour un pays comme le Maroc l’application de l’Accord de Paris.
Vous avez participé à Bucarest au printemps dernier à une conférence dont le thème était les enjeux climatiques pour le Maroc, et ce depuis l’Accord de Paris jusqu’à cette prochaine COP 22. Plus concrètement, quels sont donc ces enjeux pour le Maroc ?
« Les enjeux et les vulnérabilités pour le Maroc sont plus ou moins semblables à ceux de l’Afrique et du Moyen-Orient. Je prends juste un indicateur parmi d’autres : en ressources en eau, à la fin du XXe siècle, la part par habitant au Maroc était de 1 000 m3 par an. On est passé aujourd’hui à 750, et on prévoit que d’ici 2030, le chiffre tombe à 500 m3 par habitant et par an. Les ressources diminuent et c’est devenu un vrai problème. Actuellement, nous avons des coupures d’eau quotidiennes dans le nord du Maroc alors que c’est la région où la pluviométrie est la plus élevée. »« Autre exemple, à Amman en Jordanie, la part est de 170 m3 d’eau par habitant et par an… Dans la capitale, vous n’avez donc de l’eau potable que deux jours par semaine. C’est donc bien un problème climatique. »
« En Afrique, l’agriculture souffre fortement des aléas climatiques. Quand on sait que 12% du PIB africain provient de l’agriculture… Et s’il y a des dérèglements climatiques à ce niveau-là, le problème de la sécurité alimentaire se pose alors. Et de là démarre toute la chaîne avec le processus de migration climatique non seulement du rural vers l’urbain, mais aussi de l’urbain au-delà des frontières. »« C’est compliqué, mais le problème doit être résolu. Il faut le gérer de manière intégrée. Il n’y a plus les Etats avancés et développés et les autres Etats en voie de développement et sous-développés. Tout le monde doit tremper dans le même bain pour trouver des réponses communes à ces questions climatiques. »