Commandes publiques : des milliards de couronnes chaque année vers des paradis fiscaux

Foto: Ondřej Tomšů

Plusieurs milliards de couronnes d’argent public finissent chaque année dans des paradis fiscaux. C’est ce que constate une étude menée à l’échelle européenne et dont se fait l’écho le journal en ligne Deník N. D’après ce rapport, seuls trois pays font pire que la République tchèque au sein de l’Union européenne.

Photo: Ondřej Tomšů,  Radio Prague Int.

Dans ce classement dominé par le Royaume-Uni, le Portugal et l’Espagne, vient donc ensuite la Tchéquie. Selon les auteurs de cette étude, à laquelle ont collaboré la société Datlab et l’Université Charles, 6,8 % des commandes publiques passées dans le pays le sont avec des entreprises basées dans des paradis fiscaux.

« Les Etats perdent ainsi de l’argent qu’il pourrait récupérer sous la forme d’impôts. Au lieu de rester dans les pays concernés, cet argent file vers des paradis fiscaux », notent les auteurs du rapport.

250 entreprises en République tchèque auraient ainsi gagné des appels d’offres publics alors que, pour échapper à l’impôt, elles sont domiciliées dans des pays considérés comme des paradis fiscaux. Chaque année, cela concernerait tout de même une somme de 18 milliards de couronnes, environ 700 millions d’euros.

Entre 2006 et 2017, période sur laquelle les auteurs de l’étude se sont concentrés, le montant atteint 218 milliards de couronnes (9 milliards d’euros). Le plus souvent, cet argent a fini en Suisse, aux Emirats arabes unis ou bien aux Bermudes.

De plus, une liste restrictive des paradis fiscaux a été retenue pour l’enquête. De telle sorte que n’ont pas été comptabilisés les contrats passés avec des sociétés pourtant basées pour des raisons fiscales dans des pays comme les Pays-Bas ou Chypre.