Commission européenne : la Tchéquie introduit des réformes bénéfiques mais tarde à enquêter sur la corruption

Si le gouvernement de Petr Fiala s’efforce de lutter plus efficacement contre la corruption et les conflits d’intérêts, la Commission européenne s’inquiète de certaines affaires de corruption impliquant des personnalités de haut rang et surtout de la lenteur de leur instruction. C’est ce qui ressort de l’évaluation de l’Etat de droits dans les 27 pays de l’UE réalisée annuellement par l’institution. Dans le cas de la République tchèque, l’exécutif européen a également critiqué le manque de transparence dans la propriété des médias, les remarques du médiateur concernant les minorités et le faible niveau de soutien public aux ONG.

Le rapport contient un certain nombre de recommandations non contraignantes sur la manière dont les différents pays devraient améliorer la situation sur ces questions d’Etat de droit. A la République tchèque, il recommande d’accélérer les procès dans les grandes affaires de corruption et d’avancer dans la réforme des bureaux des procureurs. En outre, la Commission recommande d’introduire des codes d’éthique pour les membres des deux chambres du Parlement ou de renforcer les « règles et mécanismes » relatifs à la gestion indépendante des médias publics.

En réaction à la publication de ce rapport, le procureur général Igor Stříž estime qu’il est plutôt positif en ce qui concerne le ministère public. En ce qui concerne l’évaluation des cas de corruption et de leurs enquêtes, il a fait remarquer que le rapport ne fournissait aucune donnée statistique pour cet avis et se fondait uniquement sur les conclusions de plusieurs ONG. Le rapport rappelle en effet que l’ancien Premier ministre Andrej Babiš est accusé de fraude aux subventions de l’UE en lien avec l’affaire Čapí hnízdo, et que les premières accusations formelles ont été portées en 2016 ; néanmoins, Igor Stříž estime qu’il s’agit d’une affaire atypique et ne relevant pas de corruption.