Fonds européens : l’Union européenne punit la corruption tchèque
La gestion des fonds européens en République tchèque était l’un des sujets de la rencontre entre le Premier ministre Petr Nečas et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Actuellement, l’Union européenne a arrêté le versement de la quasi-totalité des subventions communautaires destinées à la République tchèque. En cause, des projets mal construits et un système de contrôle opaque qui favorise le clientélisme et la corruption. Une situation qui risque de déstabiliser la santé des finances publiques tchèques ainsi que la politique d’austérité menée par le gouvernement Nečas.
Face aux remontrances, le Premier ministre Petr Nečas a assuré jeudi soir à Bruxelles avoir pris la mesure de la gravité de la situation. Il a en outre déclaré que « dans l’hypothèse d’un arrêt complet du versement des aides, le déficit budgétaire tchèque pourrait augmenter de près de 6% du PIB ». Une augmentation dramatique pour la stabilité économique du pays qui selon le chef du gouvernement « détruirait intégralement la stratégie de consolidation des finances publiques tchèques. »
Ces déclarations arrivent au moment ou plusieurs scandales de détournement de fonds publics ont été dévoilés dans la presse ces dernières semaines. Le gouverneur de la région de Bohême centrale David Rath (ČSSD) a été mis en détention provisoire après que la police a ouvert une enquête pour détournement de fonds publics. Hier jeudi, le haut-secrétaire aux fonds structurels pour la région Nord-Ouest, Leo Steiner, a publiquement déclaré que la distribution des fonds européens dans les régions d’Ústí et de Karlovy vary était faussée puisque selon lui, elle se trouverait entre les mains d’un « cartel politique ».Pour l’heure, la Commission européenne a annoncé qu’elle enverra au mois de juin un groupe d’experts afin d’évaluer l’amélioration des mécanismes de contrôles et de distribution des aides de l’UE.