Continuation de la crise à la Télévision tchèque
La crise au sein de la Télévision tchèque marque l'actualité dans le pays depuis plus d'une dizaine de jours. Alena Gebertova récapitule sa dernière évolution
La grève. Le mot est apparu sur le petit écran, ce lundi, le premier janvier, pendant la diffusion des programmes de la Télévision tchèque, télévision publique. La grève est lancée par les syndicats de la Télévision tchèque en signe de soutien aux journalistes qui protestent contre la nomination de Jiri Hodac au poste de directeur général de cet établissement. Les quelques dizaines de journalistes opposés à la nouvelle direction se retrouvent dans une situation très difficile. Ils sont enfermés dans la salle réservée aux préparatifs des actualités, sans la possibilité de satisfaire dignement leurs besoins sanitaires hygiéniques élémentaires. En dépit des conditions on ne peut plus pénibles, ils continuent à préparer le journal télévisé, qui est diffusé paralèllement avec le journal « officiel » de la nouvelle direction.
La crise au sein de la Télévision tchèque, douze jours après l'intronisation de Jiri Hodac, entre ainsi dans une nouvelle phase. Ce qui reste, c'est la première revendication des insurgés et, dorénavant, des grévistes : la démission de M. Hodac comme de sa nouvelle équipe de fortune et l'arrêt des tentatives de mettre fin à l'indépendance de la télévision publique. Ce qui reste, aussi, c'est le soutien de la large famille culturelle et d'une grande partie des citoyens qui viennent tous les soirs manifester devant le bâtiment de la Télévision tchèque, en attendant une grande manifestation, ce mercredi après-midi, place saint-Venceslas. Ce qui est nouveau, c'est le soutien des associations syndicales nationales ou, par exemple, du ministre de la Culture, Pavel Dostal.
La dimension politique de la crise de la Télévision tchèque est indéniable. Si les insurgés reprochent à M. Hodac ses modestes qualités professionnelles, ce sont également ses liens et les liens de ses collaborateurs avec le Parti civique démocrate, l'ODS, de Vaclav Klaus qui sont dénoncés... La situation à la Télévision tchèque a été le thème d'une rencontre, ce mardi, entre les chefs des principaux partis politiques dans le pays, respectivement Milos Zeman, Vaclav Klaus, Jan Kasal et Karel Kühnl. Elle a été initiée par Vaclav Klaus qui a présenté un projet en huit points en vue de trouver un compromis. La réponse de la coalition des quatre partis est laconique : Jiri Hodac doit quitter sa fonction... Une réunion extraordinaire de la Chambre des députés est convoquée pour ce vendredi, pour examiner la situation à la Télévision tchèque.