Contrat d'opposition : rendez-vous dans trois mois

Vaclav Klaus

L'accord d'opposition entre la social-démocratie au pouvoir et le principal parti d'opposition ODS, qui a vu le jour après les élections de 1998 et permis la formation d'un gouvernement minoritaire, vient d'être prorogé ce vendredi entre les représentants de ces deux formations politiques, après des négociations de cinq heures. Pourquoi cette prorogation à ce moment précis ? Pour combien de temps et sous quelles réserves ? Les réponses avec Omar Mounir.

Vaclav Klaus
Deux échéances au moins inquiètent l'ODS et ont conduit à cette réunion afin que certaines mises au point soient faites. La première inquiétude, purement politique, est bien l'imminent congrès de la social-démocratie au mois d'avril. Un congrès d'importance, puisqu'il est prévu que Milos Zeman cède le tablier à son vice-président, Vladimir Spidla. Dans ces conditions, il est compréhensible et légitime que Vaclav Klaus, chef de l'ODS, veuille savoir que les choses continueraient comme auparavant. A-t-il été tranquillisé pour autant ? Oui et non. Oui, parce que Spidla a formulé expressément le désir de la social-démocratie de continuer dans le contrat d'opposition. Non, parce que tout n'est pas fait de roses dans cette union contre nature où, en plus de la politique, il y a un enjeu financier de taille, à savoir, une entrée très importante d'argent, fin de mai, liée à l'acquisition de la banque IPB, par une autre banque : la CSOB, et conditionnant l'équilibre financier. L'ODS voudrait savoir ce que deviendrait le déficit budgétaire dans cette occurrence. Il y va, en toute logique, de son image de marque, durement éprouvée par la récente crise de la télévision.

De là la question suivante : que ferait l'ODS faute d'un accord sur l'équilibre budgétaire, mais aussi sur la réforme du système des retraites attendue dans un mois et mettant en jeu, elle aussi, sur le long terme, de grandes sommes d'argent ? En raison de l'échéance électorale, on est censé à priori dire que l'ODS pourrait lâcher la social-démocratie. Or la réalité est que les deux parties se gardent de toute position tranchante. Dans un langage plutôt vaseux, Vaclav Klaus laisse entendre que rien n'est urgent dans tout cela est que ces questions pourraient bien être différées à l'après-élections.

En fait, il y a de chaque côté une volonté manifeste de maintenir le contrat d'opposition jusqu'aux élections. Vladmir Spidla avance la palissade selon laquelle chacun des deux partis ira tout seul aux urnes. Quoi de plus vrai, finalement. Reste à savoir, dans ces conditions, quel intérêt serait celui de la réunion de vendredi et du rappel de ces échéances ?

Prorogation ? Qu'est-ce à dire ?

Quelle signification est finalement celle de la prorogation du contrat d'opposition ? C'est la question qu'Omar Mounir a posée à notre consultant extérieur et politologue, Josef Broz.

Auteur: Omar Mounir
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