Controverses autour de la diffusion de nouvelles listes de la StB
Après la diffusion des célèbres listes de l’ancien dissident Petr Cibulka dans les années 90, ce sont celles d’un autre dissident, Stanislav Penc, qui viennent à nouveau jeter un trouble sur le traitement en République tchèque du passé communiste. La diffusion de ces nouvelles listes d’agents et collaborateurs de la police secrète tchécoslovaque (StB) par Penc est surtout l’occasion de critiquer l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires, fondé en février 2008, à qui il reproche de garder le monopole sur la diffusion des informations.
« Enfin, 20 ans après la révolution, il faut donner les conditions pour qu’il n’y ait dans cet Etat aucun homme politique ou fonctionnaire qui puisse cacher ce qu’ils ont sur la conscience. Il en va de leur conscience et de leur crédit moral mais nous vivons dans un pays où les archives communistes et les archives de la police secrète n’ont pas été ouvertes. L’Institut pour l’étude des régimes totalitaires, qui a été fondé à cet effet, ne l’a pas fait et refuse au contraire la publication de ces bases de données. Donc nous avons publié celles dont nous disposions. »
Le directeur de l’Institut sur l’étude des régimes totalitaires, Pavel Žáček, a récusé les accusations de l’ancien dissident et assure qu’il est possible de rechercher librement toutes les informations désirées dans les archives. Pour Stanislav Penc, les recherches ne sont pas si aisées :
« M. Žáček a dit aux médias que tous ceux qui veulent chercher des documents y sont autorisés, ce qui est naturellement vrai. Mais il a oublié de dire, et il est important de spécifier, que vous devez savoir où chercher. C’est un peu comme par exemple si quelqu’un cherchait un livre d’un auteur dans une bibliothèque et qu’on lui répondait qu’il ne peut pas voir ce livre parce qu’il n’en connaît pas le titre exact et qu’on le lui donnera que lorsqu’il l’aura trouvé. C’est absurde. »
Les listes de Penc devraient à nouveau être disponibles sur son site internet en fin de semaine. Il s’est également adressé à la justice pour que soient désormais publiées les listes dont l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires dispose. D’autre part, il ajoute qu’il aimerait que ces questions puissent faire l’objet d’un véritable débat public.