Le nouveau directeur de l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires veut le débarrasser de son étiquette politique
L’Institut pour l’étude des régimes totalitaires aura un nouveau directeur. Cet établissement a été fondé en 2008 pour étudier les périodes sombres de l’histoire moderne du peuple tchèque – l’occupation nazie et le communisme. Au cours de son existence, l’Institut a révélé de nombreuses informations importantes et a été souvent l’objet de critiques.
Pavel Žáček, directeur sortant de l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires, a déclanché plusieurs fois une vague de critiques contre lui et son établissement. Il a été notamment considéré comme responsable de la publication du document controversé selon lequel l’écrivain Milan Kundera aurait dénoncé dans les années cinquante un jeune homme à la StB, la police politique du régime communiste. Les critiques visaient également des manquements dans la direction de l’établissement. Au cours du mandat de Pavel Žáček, plusieurs historiens mécontents de l’atmosphère générale ont quitté cette institution.
D’un autre côté, il est indéniable que Pavel Žáček a joué un rôle important sinon décisif lors de la création de cette institution considérée comme très utile, car son objectif est de jeter la lumière sur les pages sombres de l’histoire tchèque. C’est ce que rappelle la journaliste Petruška Šustrová, membre de la commission qui a décidé de remplacer Pavel Žáček par l’historien Jiří Pernes:
«Pavel Žáček a déployé énormément d’efforts pour imposer la création de cet institut. Mais c’est justement sa capacité à lutter sans merci qui a nui à la coopération avec d’autres organismes. Je pense que Pavel Žáček est tout à fait capable de nouer des coopérations à l’étranger, mais sa coopération avec des institutions tchèques laissait un peu à désirer.»Pavel Žáček doit donc céder son poste à Jiří Pernes, chercheur de l’Institut d’histoire moderne de l’Académie des Sciences tchèque. Il a expliqué au micro de Radio Prague pourquoi, à son avis, le changement au poste de chef de l’Institut pour l’étude de régimes totalitaires était nécessaire:
«Je pense que la direction actuelle de l’Institut a commis quelques erreurs qui étaient inacceptables non seulement pour la commission, mais aussi pour une grande partie de la société tchèque. L’établissement se présentait comme une institution politique. Je ne pense pourtant pas que cela ait été intentionnel mais c’est l’impression que ça donnait. En plus, certaines informations publiées par l’Institut n’étaient pas vérifiées à 100 % et ont causé des problèmes.»
Sur les sept membres de la commission, quatre ont voté pour Jiří Pernes. Ce dernier envisage de procéder à une petite réforme de l’Institut:
«J’aimerais d’abord débarrasser l’Institut de son étiquette d’institution politique car je voudrais qu’il soit perçu comme les autres établissements de recherches. Je désire aussi que les informations émanant de l’Institut soient absolument sûres et véridiques. Et je veux essayer également de réorganiser le système de recherches afin que l’Institut ne produise pas que des résumés biographiques et des données statistiques... »
Le nouveau directeur prendra ses fonctions le 1er avril prochain.