COP21 : l’accord de Paris considéré comme historique à Prague aussi
L’accord conclu à Paris et annoncé samedi par le président de la COP21 Laurent Fabius a été largement commenté ce week-end dans le monde. La République tchèque fait partie des 195 Etats de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui ont adopté ce texte. « Un moment historique », selon le chef du gouvernement Bohuslav Sobotka.
Le premier ministre tchèque était à Paris pour le lancement de la COP21 et c’est son ministre de l’Environnement Richard Brabec qui représentait le pays lors de la difficile finalisation de l’accord vendredi et samedi. Sa porte-parole Petra Roubíčková employait elle aussi le terme « historique » pour définir le résultat des intenses négociations :
« Pour le ministre Brabec ce nouvel accord représente une étape historique, pour la République tchèque et pour les autres Etats européens qui peuvent être satisfaits. La République tchèque produit actuellement environ 12 tonnes d’émission de CO₂ ou équivalent par personne et par an. Le but du ministère de l’Environnement est de faire baisser ce chiffre pour le ramener à la moyenne des pays de l’Union européenne. »Le ministère tchèque de l’Environnement se targue d’avoir mis en place des mesures et de travailler actuellement sur des nouvelles législations dans plusieurs domaines pour parvenir à cet objectif. Du côté des défenseurs de l’environnement tchèques, l’accord de Paris est également considéré comme une réelle percée, même s’il manque des éléments en rapport justement avec ces émissions comme le souligne Jiří Koželouh de l’ONG Duha :
« Il manque résolument des objectifs concrets et contraignants pour la baisse des émissions de gaz à effet de serre pour les décennies à venir. Le but à long-terme est fixé pour la fin du siècle, ce qui fait long. Il faut des objectifs intermédiaires, ce qui signifie que la République tchèque et les autres Etats vont devoir se fixer eux-mêmes ces objectifs à moyen-terme au niveau national et s’efforcer de les atteindre. »En ce début de semaine, après l’euphorie qui a suivi l’annonce de l’accord, politiciens, experts, juristes et médias s’interrogent déjà sur plusieurs points cruciaux et leur interprétation, entre autres sur son réel caractère contraignant ou non au plan du droit international.
Le texte adopté samedi à Paris doit être ratifié par le parlement tchèque avant la signature du président de la République Miloš Zeman.Cela ne devrait en principe pas poser de problème à en croire le ministre de l’Environnement. Il en aurait peut-être été autrement avec le prédécesseur de l’actuel chef de l’Etat, Václav Klaus, le plus célèbre climatosceptique du pays.