Coronavirus : dans le tourisme à Prague, une « vraie crise économique »

Photo illusttrative: Štěpánka Budková

Les conséquences économiques de la propagation du coronavirus s’annoncent brutales en Europe et dans le monde. Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš a affirmé qu’il était « fondamental que l’économie continue de tourner », mais les acteurs du secteur touristique voient déjà leurs chiffres chuter dangereusement.

Photo: ČTK / David Taneček
C’est le cas pour la société DZK, spécialisée dans l’événementiel et le marché du MICE (de l'acronyme anglais « Meetings, incentives, conferencing, exhibitions »). Olivier Roman est le directeur associé de cette société basée à Prague et active dans plusieurs pays d’Europe :

« La société est impactée très fortement depuis une dizaine de jours. En gros, depuis jeudi dernier, nous recevons à peu près cinq annulations de groupes par jour, ce qui correspond à une quarantaine d’annulations sur toutes nos destinations, dont Prague et la République tchèque. »

Comment peut-on pallier les conséquences négatives de cette crise ?

« Dans un premier temps, nous essayons en partenariat avec les différentes agences événementielles de prévoir non pas des annulations sèches mais des reports. Donc on discute au cas par cas avec tous nos prestataires pour reprogrammer les événements prévus entre mars et juin sur le deuxième semestre 2020. Cela permet de limiter les frais d’annulation pour les clients et pour nous d’anticiper sur des revenus supplémentaires au deuxième semestre. »

Doit-on déjà prendre des dispositions au niveau du personnel – plus clairement, des licenciements sont-ils déjà envisagés ?

Photo illusttrative: Štěpánka Budková
« C’est déjà envisagé chez nous. Nous étions en train d’embaucher des gens il y a une dizaine de jours. Cette crise du coronavirus, qui est une vraie crise économique pour nous, va nous contraindre à prendre des dispositions. On va attendre la fin du mois de mars pour voir comment les choses vont évoluer et décider de potentiels licenciements. Mais en tout cas nous prévoyons d’ores et déjà du chômage technique et de la réduction du temps de travail pour limiter les coûts. »

Le gouvernement tchèque a validé lundi le projet de prêts à taux zéro pour les entreprises comme la vôtre directement impactées par la propagation du coronavirus. Est-ce une solution en tout cas provisoire envisageable pour vous ?

« J’ai appris la nouvelle ce matin à propos de cette aide du gouvernement. Bien évidemment nous allons étudier la question – cela pourrait nous aider dans les prochaines semaines et les prochains mois au niveau de notre trésorerie. »