Tourisme : comme ailleurs, mars a été catastrophique en République tchèque aussi
Recul de l’activité, pertes financières... Les chiffres publiés par l’Office tchèque des statistiques, ce lundi, l’ont confirmé : comme ailleurs dans le monde, sous l’effet de la crise du coronavirus, le tourisme en République tchèque a traversé trois premiers mois de l’année marqués par une forte baisse.
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Les chiffres étaient attendus avec une curiosité mêlée d’inquiétude, surtout pour pouvoir se faire une meilleure idée de la réalité. Et ils ont confirmé ce que le Pont Charles, le Château de Prague, la place de la Vieille-Ville et plus généralement les rues de Prague vidés de leurs flots de touristes, mais aussi celles des villes historiques de Kutná Hora (Bohême centrale) et de Český Krumlov (Bohême du Sud) ou encore des cités thermales de Karlovy Vary et de Františkovy Lázně – pour ne citer que quelques-uns des sites traditionnellement les plus fréquentés -, laissaient deviner.
Après une année 2019 une nouvelle fois record, avec un peu plus de 22 millions de touristes accueillis dans les hôtels, pensions, campings et autres établissements et sites d’hébergement, le premier trimestre 2020 a enregistré une forte baisse internannuelle : -22,2 %. Et encore : il aura suffi d’un peu moins d’un mois – mars – pour que tout s’écroule, suite à la fermeture des frontières décidée par le gouvernement tchèque dès la mi-mars.
« Pas d’Allemands, pas d’affaires. C’est comme sous l’ancien régime », titrait, dans son édition de ce lundi le quotidien Deník N, qui a réalisé un reportage dans les régions frontalières du nord et de l’ouest du pays avec le grand voisin. Si les Allemands sont restés les plus fidèles pour les trois premiers mois de cette année, leur nombre total ne s’est élevé qu’à 335 000, soit une baisse d’un peu plus de 17% par rapport à 2019. De même, les Polonais, voisins eux du nord-est, ont été 15% moins nombreux, de même que les séjours des touristes russes (-10%) et slovaques (-25%). Enfin, les séjours des touristes italiens, coréens et chinois, cible privilégiée des autorités tchèques ces dernières années suite à l’ouverture notamment de plusieurs livres aériennes directes, ont chuté respectivement de 40% pour les premiers et de plus de la moitié pour la clientèle en provenance d’Asie.
Au total, ce sont 3,1 millions de personnes qui ont passé au moins une nuit en République tchèque au cours du premier trimestre, pour un nombre total de nuits de 8,9 millions (-16,7%).Le début d’année a pourtant été très positif avec même une nouvelle hausse de la fréquentation par rapport aux années précédentes. C’est donc bien le mois de mars, avec toutes ses mesures de restriction et d’interdiction de circulation des personnes, qui a plongé tout un secteur d’activité particulièrement important pour l’économie tchèque dans la crise : une baisse de 67% du nombre de visiteurs a ainsi été constatée.
L’accélération du processus de sortie du confinement en République tchèque, avec notamment la réouverture des frontières, est porteuse d’espoirs. Déjà, touristes allemands et autrichiens sont de nouveau de retour notamment dans le sud du pays, même si leur présence n’est encore en rien comparable à celle des années précédentes. Pour les hôteliers et restaurateurs tchèques, la clientèles des pays géographiquement proches d’Europe centrale est pourtant primordiale.
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Les autorités tchèques n’entendent cependant pas aller plus vite que la musique. Si la relance de l’économie dans son ensemble constitue une évidente priorité après près de deux mois de mise à l’arrêt, elle ne se fera pas à n’importe quelles conditions, comme l’a encore récemment rappelé le ministre des Affaires étrangères. La semaine dernière, Tomáš Petříček a indiqué qu’il prévoyait une réouverture complète des frontières avec les pays voisins pour le mois de juillet avec un intérêt réciproque puisque les touristes tchèques sont eux aussi très nombreux à se rendre chaque année en Autriche et en Slovaquie.