Coronavirus : face à la recrudescence, le gouvernement tchèque se prépare
Le nombre de cas de contamination au Covid-19 étant reparti à la hausse en République tchèque aussi, le ministre de la Santé a présenté, lundi, un nouveau système de division du pays en zones de risque qui sera appliqué en fonction de l’évolution de la situation sanitaire dans les régions.
Comme ailleurs en Europe, l’inquiétude grandit de nouveau en République tchèque aussi face à la menace d’un retour de l’épidémie, alors que 195 nouveaux cas positifs ont été recensés lundi pour un total désormais d’un peu plus de 15 500 depuis le début du mois de mars et que le ministère belge des Affaires étrangères, par exemple, a ajouté Prague sur la liste des destinations placées en vigilance orange.
Récemment très critiqué pour sa mauvaise gestion de la situation dans la région de Karviná ou pour l’inefficacité du système de traçage numérique dit de « quarantaine intelligente », qui est censé permettre d’identifier les personnes susceptibles d’avoir été contaminées par un patient testé positif au Covid-19, le gouvernement s’efforce donc de réagir.
C’est ainsi que lundi le ministre a donc présenté un nouveau système appelé « semafor » en tchèque, soit l’équivalent des feux de circulation routière. Basé sur des codes couleurs, ce système de carte, qui sera actualisé chaque semaine sur le site du ministère de la Santé à compter de lundi prochain, permettra de diviser en différentes zones l’ensemble du pays jusqu’à un niveau très local de district dans les régions en fonction du risque de contamination.
Quatre couleurs, et donc quatre niveaux de risque, ont été retenus : le rouge, le jaune, le vert et le gris. Dans les régions classées en zones rouges, soit celles où le risque sanitaire serait le plus élevé, il s’agirait alors de réinstaurer des mesures de restriction proches de celles déjà appliquées au printemps à l’échelle de toute la République tchèque, comme l’a expliqué l’épidémiologiste Rastislav Maďar, le coordinateur du groupe de travail chargé de la levée des mesures de confinement au ministère de la Santé :
« Il serait conseillé notamment de limiter les déplacements hors de chez soi au strict minimum, à savoir pour se rendre au travail, de manière à limiter les contacts avec les autres personnes. Les achats dans les commerces seraient également limités à l’indispensable. Dans certaines conditions, il pourrait même être recommandé aux gens de faire des réserves de denrées alimentaires, de médicaments et d’autres produits de première nécessité pour une durée de deux semaines. Plus généralement, il faudrait alors qu’ils tiennent compte de certaines restrictions dans la plupart des services. »
Au-delà de cette réduction des contacts et de cet appel à l’isolement, le durcissement concernerait aussi les écoles et toutes les autres activités collectives, de même que les manifestations religieuses, sportives, culturelles et autres rassemblant un nombre plus ou moins important de personnes.
Pour l’heure néanmoins, la circulation du virus n’étant pas aussi soutenue que dans d’autres pays, aucune région en République tchèque n’a encore été placée en zone rouge. Cela a d’ailleurs permis à environ un millier de personnes de manifester, lundi soir sur la place de la Vieille-Ville à Prague, contre les mesures de restriction qu’elles jugent excessives dans le domaine de l’organisation des événements culturels, et ce alors que la très grande majorité des festivals ont dû être annulés.
Paradoxalement, bien que cette manifestation se soit tenue dans le centre de la capitale, Prague, où le port du masque reste toujours obligatoire dans le métro et fortement recommandé dans les autres moyens de transport en commun, est pour l’heure la seule région tchèque qui, en attendant la mise en ligne de la première carte lundi prochain, serait placée en zone jaune par le ministère de la Santé. Concrètement, cela signifiera notamment limiter le nombre de personnes autorisées à participer aux événements organisés tant en intérieur qu’en extérieur, réduire également les heures d’ouverture des bars, restaurants et autres lieux de convivialité ou encore pour les entreprises faire en sorte de favoriser le télétravail dans la mesure du possible.
Enfin seront considérées comme zones vertes les régions où seul un faible risque sanitaire est constaté et où les recommandations de prudence restent toujours d’application.